Après 226 ans, une femme prend en fin la tête de l’emblématique Bourse de New York

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Stacey Cunningham, qui prend ses fonctions aujourd’hui, est la première femme à diriger l’institution fondée il y a 226 ans. Mais celle-ci a perdu du terrain.

Stacey Cunningham (crédit photo google)
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En avril, la mairie de New York annonçait que la « Fearless girl », statue désormais célèbre de la fillette bravant le taureau de Wall Street, serait déplacée pour s’installer devant les colonnes de la Bourse, le New York stock Exchange. Un mois plus tard, une femme en prenait les commandes.

Depuis ce matin, la vénérable institution fondée il y a 226 ans sur les pavés de Manhattan est dirigée par une femme, pour la première fois de son histoire. Stacey Cunningham, l’ex-secrétaire générale du groupe, âgée de 43 ans, en a pris la présidence après le départ du dirigeant Thomas Farley. Elle rejoint Adena Friedman, qui dirige depuis début 2017 le Nasdaq, principal concurrent du NYSE, rapporte lesechos.fr.

Stacey Cunningham (crédit photo google)
Stacey Cunningham (crédit photo google)

La Bourse de New York a beau demeurer un univers très masculin, Stacey Cunningham y a fait presque toute sa carrière. Entrée au NYSE comme stagiaire au milieu des années 1990, elle a commencé sur le « floor » aux côtés de traders en veston bleu, gravissant régulièrement les échelons. Mis à part un passage au Nasdaq entre 2007 et 2012, et un stage dans les cuisines d’un grand restaurant, elle y a toujours travaillé. Elle a pris la direction des ventes juste avant que la Bourse ne soit reprise par le géant des dérivés ICE en 2012, puis le secrétariat général en 2015.

Difficile d’imaginer l’ampleur de la transformation subie par le NYSE depuis que Stacey Cunningham y a débuté, il y a 25 ans. Dans les années 1990, la Bourse de New York s’apparentait à une sorte de « boys’club », employant un tailleur et un barbier à plein temps. Ses membres se retrouvaient dans le très exclusif Luncheon Club du 7e étage, réputé pour ses boiseries et sa liste d’attente. Comme elle aime le rappeler, les toilettes pour femmes étaient aménagées dans une ancienne cabine de téléphone tandis que les hommes devisaient dans de confortables pièces aménagées, avec du personnel à plein temps. Une ambiance presque inchangée jusqu’au rachat par ICE.

Stacey Cunningham est consciente de ces défis. « Il y a beaucoup de capitaux privés, (les entreprises) ont du choix, a-t-elle admis sur CNBC, jugeant que la fragmentation du marché du trading, poussée par la déréglementation, « est allée trop loin ». Elle devra aussi mener à bien une vaste refonte du système informatique, lancée il y a plusieurs années et qui a pris du retard, causant quelques incidents.

Stacey Cunningham (crédit photo google)
Stacey Cunningham (crédit photo google)

Si la nomination de Stacey Cunningham intervient juste après le mouvement #MeToo, celui-ci a peu de répercussions dans l’industrie financière. Celle-ci affiche une proportion de femmes managers plus élevée que d’autres secteurs (29 %), mais débouchant rarement sur des postes de direction générale. Seules 5 % des institutions financières sont dirigées par des femmes, soit un peu moins que la moyenne.

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