Journée Internationale de tolérance Zéro à l’égard des MGF : témoignage de l’écrivaine HAMITRAORE

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Avec l’écriture, Aminata Traoré écrivaine ivoirienne, a pu mettre des mots et des lettres sur sa souffrance. C’est un témoignage poignant et émouvant, « le couteau brûlant » porte le cri de cœur de Safiatou, l’héroïne du roman. Il est le roman de la douleur, de la révolte et de l’espoir. L’auteur du roman que nous avions rencontré aux 72 heures du livre à Conakry en 2015, nous parle ici du pourquoi ce témoignage.

Roman Le Couteau Brulant
Roman Le Couteau Brulant

« Je suis dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants mais surtout sur la pratique de l’excision. Donc à travers le couteau brûlant qui est un roman de la douleur, de la révolte et de l’espoir, étant une victime j’ai voulu partager mon histoire. Surtout que le livre peut être un moyen de sensibilisation, il peut être un appui pour tout ce qui est déjà mis en œuvre pour mettre un terme à la pratique, tout en tenant compte de nos réalités socio culturelles et religieuses, » introduit elle.

La couverture de l’œuvre « le couteau brûlant » est illustrée par la photo même de HAMITRAORE, d’après elle c’est pour montrer qu’elle parle de ce qu’elle a subit. C’est aussi faire savoir qu’elle a décidé de ne pas forcement assumer ce rôle qui laisse toujours des traces, mais en plus dire aux parents qu’à un moment donné il faut s’arrêter et voir ce qui est bien dans la tradition. Voire quelles sont les pratiques qui ne participent aucunement au développement de la femme. Et en fin garder tout ce qui est positif de notre culture et notre tradition.

Ce roman est pour Aminata un moyen de sensibilisation contre l’excision et a pour but de susciter des discussions dans les familles. Même si selon elle « On peut ne pas être d’accord, mais le fait déjà de lire et d’en parler c’est briser le mythe qui entoure la pratique de l’excision et c’est très important pour moi».

Aminata Traoré
Aminata Traoré

Dans beaucoup de pays il y a une loi qui condamne la pratique de l’excision, en Côte d’Ivoire c’est depuis 1998. Mais à entendre Traoré, la pratique n’a pas cessé. « De plus en plus les femmes se cachent pour exciser en Côte d’Ivoire. Mais moi j’ai bon espoir, je suis optimiste parce que voilà des victimes qui en parlent à travers les ONG et autres structures. Je pense qu’inchallah petit à petit nous allons arriver à bout de la pratique. Nous allons fêter la femme autrement tout en gardant notre culture, » nous apprend elle.

L’excision et le plaisir sexuel, deux choses qui suscitent des débats dans nos sociétés. Pourtant HAMITRAORE elle, pense que le plus important c’est de s’accepter d’abord, être fier d’être une femme.

« Une femme qui a été excisée peut développer d’autres points sensibles. C’est vrai l’organe qui a été enlevé peut jouer un rôle important sur la femme, mais il n’y a pas que ça. Je pense que le souci généralement, c’est le manque de communication avec son partenaire. De fois on a envie de beaucoup d’autres choses au lit mais vu notre éducation on n’ose pas dire ce qu’on ressent donc finalement on est pratiquement toujours frustré. Si la femme se libérait un peu plus avec son homme en lui disant ce qu’elle aime et ce qu’elle n’aime pas je pense que beaucoup se sentiront bien, seront épanouit aussi sexuellement. Qu’on soit excisé ou pas c’est toujours bon de communiquer et de se sentir femme, » dixit Aminata Traoré.

Aminata Pilimini Diallo

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