Préparatifs de la fête à Conakry : « si je sais que je ne peux pas finir le travail avant la fête, je ne prends pas les habits des clientes »

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   Quelques jours avant la fête de Ramadan, les boutiques, marchés et surtout les ateliers de couture sont bourrés. Chacun voulant se vêtir plus élégant et beau que son prochain, fait le tout possible pour avoir des habits convenables. La majorité préfère le textile africain, alors ils courent vers les ateliers de couture. Les couturiers très encombrés, reçoivent les clients qui envoient et récupèrent leurs habits. Certains prennent les habits tant que ça vient, ils sont ceux qui mentent aux clients et les plus nombreux d’ailleurs. D’autres par contre, après le vingtième jour du Ramadan, ne reçoivent plus des habits à coudre pour la fête.

CAM01301Mme Diallo Fatoumata Téla Cosa a fait plus de vingt ans dans son atelier, qui se trouve au rond-point de Cosa dans la commune de Ratoma. « Les clientes ont commencé de nous envahir avant même le Ramadan, pour leurs habits de fête. Nous avons beaucoup d’habits à coudre, pour des enfants et des grandes dames. Mais je suis certaine qu’avant la fête tout sera prêt, car depuis le vingtième jour du Ramadan je n’accepte plus les habits pour la fête. C’est pour éviter le débordement, j’ai toujours travaillé comme ça depuis plus de vingt ans, je n’ai jamais retardé les habits d’une cliente pour la fête. Avec l’électricité qui est là 24/24 j’arrive à bien travailler avec la complicité de mes apprenties, pour finir le travail d’ici jeudi prochain, » garantie-t-elle.

IMG-20150710-WA0002Elle demande à tous d’éviter d’accepter les clients, s’ils savent qu’ils ne pourront pas finir de coudre leurs habits avant la fête. « Si je sais que je ne peux pas finir le travail avant la fête, je ne prends pas les habits des clientes. Nous tous nous cherchons l’argent, mais il ne faut pas s’habituer à décevoir le client. Même si je vais être obligée d’accepter des habits à coudre en ce moment, c’est pour après la fête. J’en ai d’ailleurs beaucoup d’habits en attente, mais j’ai bien conclu avec les clientes que c’est après la fête. Donc si tous faisaient comme moi, on ne dira jamais que les couturiers sont des menteurs, » conseille Mme Fatoumata Téla Cosa

IMG-20150710-WA0001IMG-20150710-WA0000Aissata Yero, une jeune maitresse fait aussi son mieux pour ne pas « que mes clientes viennent me frapper ici le jour de la fête. Tout le travail que j’ai pour la fête est presque fini. Je reçois des clientes jusqu’à présent mais si le model qu’elles veulent est compliqué, comme par exemple si ça doit être brodé, je n’accepte pas. Parce que moi je ne fais pas ma broderie, donc il me faut envoyer chez un brodeur, pourtant ils sont aussi très occupés. J’évite à tout prix les problèmes, parce que si c’est pour l’argent j’en ai eu suffisamment pour la fête de Ramadan, » affirme-t-elle.

Aminata Pilimini Diallo

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