Viol à Pilimini : une mère de famille meurt après avoir été agressée sur la route du marché

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C’est un fait rare qui vient de se produire dans la Sous-préfecture de Pilimini, une localité de la préfecture de Koubia dans le Fouta Djallon. Une femme d’environ 45 ans, mère de deux enfants, épouse de l’ancien chef de secteur de Madina Bousra, a été retrouvée morte au bord d’un fleuve.

Le corps sans vie de dame Djamilatou Diallo, originaire de Dalein a été retrouvé dans la matinée du dimanche 27 octobre, au bord du Wargalanwol. Elle partait au marché hebdomadaire pour revendre et racheter de la nourriture pour sa famille, lorsqu’un motard la trouve elle, sa fille et une autre femme en cours de route. Voulant toutes partir sur la même moto, le conducteur leur apprend qu’elles ne peuvent pas toutes y aller ensemble. La défunte laisse donc les deux autres femmes partir en moto et elle continue seule, pour ne plus revenir. Elle disparait en ce moment et n’est retrouvée que le lendemain, foulard noué au cou, sang sur le pagne et entre les jambes, dessous par terre, son sceau rempli de fonio à coté, elle était là couchée sur le ventre, l’âme emportée par on ne sait qui.

Les autorités de Pilimini, du maire à la gendarmerie, en passant par le préfet, joints au téléphone, confirment la découverte du corps de dame Djamilatou Diallo. Mais s’abstiennent à affirmer tout acte de viol même si selon le maire de Pilimini, « avant-hier à 2h du matin, le sous préfet de Pilimini m’a appelé pour me dire qu’une dame n’a pas été retrouvée par ses proches. Hier entre 10h et 11h, elle a été retrouvée au bord du fleuve Wargalanwol. Alors, nous sommes allés avec l’hôpital, le gendarme est venu après, ils ont fait le boulot et nous avons rendu le corps. Les médecins ont confirmé que ses parties génitales saignaient. Les enquêtes se poursuivent, le reste c’est à la police de confirmer. » Dixit Elhadj  Bobo Baldé.

Pour sa part, M. Kolié adjoint du commandant de la brigade de Pilimini, affirme ceci « nous avons trouvé une paire de chaussure avant de voir son corps, sa tête enroulée dans un foulard, du sang entre ses jambes. J’ai demandé aux habitants qui m’ont dit qu’elle partait au marché. Comme son corps était en putréfaction, nous l’avons rendu à la famille après avoir été examiné par l’hôpital et notre service. Nous ouvrirons une enquête dès que les rapports de la santé et de la gendarmerie seront pris, afin de retrouver les auteurs. »

Dame Djamilatou a donc été inhumée hier dimanche à 16h, par une famille inconsolable et incertaine pour la suite de l’affaire. Si les autorités hésitent de parler des circonstances de la mort de cette dame, certains habitants de Pilimini soutiennent que c’est un viol collectif « puisque la femme ne pourrait pas être maitrisée par un seul homme vu sa corpulence. Elle a été trainée, ça se voit sur l’herbe, elle était attachée par son foulard, le cou a été pressé et elle bavait. » Les mêmes nous ont appris que le lieu où le corps a été retrouvé est entouré de bars, alors « une femme ne peut passer là-bas seule à partir de midi. Elle risque d’être agressée, violée et tuée. Mais elles ont peur de dénoncer. »

Le sous préfet de Pilimini, M. Ismael Diao Baldé confirme la présence de jeunes qui se la coulent douce aux alentours du Wargalanwol, à 1km du marché. « Beaucoup de jeunes se retirent vers là-bas pour y boire de la bière. J’ai souvent appelé la police et la gendarmerie de Labé pour les disperser mais après quelques temps ça reprend. Avec une population de plus de 24.089 habitants à Pilimini, nous n’avons qu’un seul gendarme. Pourtant il y a la dépravation même si la violence n’est pas fréquente chez nous. »

Parlant de la mort de dame Djamilatou, le sous-préfet confie que partant sur la base du constat, tout laisse à croire que « ce n’est pas une mort naturelle. On a remonté à l’autorité supérieure et attendons l’aboutissement des enquêtes. Nous ne voulons plus cela à Pilimini qui est un lieu saint. C’est vraiment désolant, il faut la peine de mort pour ces genres de choses ».

Les habitants de Pilimini, la famille de la défunte en particulier, attendent une suite sur l’affaire de dame Djamilatou Diallo et ne veulent plus un tel acte chez eux. Même si ce n’est pas la première fois qu’on parle de viol et de meurtre dans cette Sous-préfecture.

Aminata Diallo

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