Guinée: ces femmes qui creusent le sol pour ne pas avoir le ventre creux

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En Guinée, elles sont nombreuses, ces braves femmes qui se battent pour survivre, pour élever leurs enfants. Et parfois financer leurs études. Issues de familles modestes, souvent veuves ou mariées à des hommes pas vraiment aisés, ces dames se battent au jour le jour pour pouvoir vivre.

img_20161001_081933-768x432Nombreuses sont ces dames, avec des travaux différents : certaines travaillent dans les champs, les jardins, d’autres font un petit commerce… et j’en passe. Cette fois c’est d’un tout autre genre de boulot dont je vais parler. Des femmes qui à longueur de journée, sous un soleil de plomb, creusent le sol pour en faire des amas de graviers qu’elles revendent après.

Un travail laborieux.

A Labé, au nord de la ville, vers la piste de l’aéroport, d’énormes et innombrables trous vous accueillent. A première vue, on a l’impression de tomber sur un lieu de travail réservé exclusivement à des bulldozers. Et pourtant ce ne sont que des dames qu’on y trouve. Des trous béants, creusés par ces soldates de la terre. Toute la journée, sous un soleil de plomb, munies de pelles et de houes, ces femmes suantes à grosses gouttes creusent pour obtenir du gravier disséminé sous des couches épaisses de sol. A longueur de journée, elles creusent le sol et obtiennent des quantités variantes de gravier qui sont revendus après. Une brouette remplie de gravier vendue au prix de 15.000 GNF (1.5 €). Des femmes courageuses.

Des femmes courageuses

Tout d’abord, ce travail que nous allons décrire là demande de la virilité. Oui des femmes viriles, on en trouve ici. Munis de pelles, de grillages, de houes etc. Ces dames vont très tôt à leur lieu de travail, arrivées, elles enfilent leurs tenues. Avec des houes et piquasses, elles creusent le sol pour à des profondeurs parfois grandes. Sort de ces trous, du gravier mélangé avec de la terre. Ce mélange de terre et de graviers est groupé en plusieurs amas. Avec les pelles, ces amas sont transportés vers un autre amas de telle sorte que la terre s’envole en poussière pour ne donner cette fois que du gravier pur.

guinee-femme-travaille-sol-labe-768x432Avis partagés sur les revenus

Tout ce travail, ces heures et jours de labeur, ces barils de sueur secrétés, ces calories d’énergie dépensées pour un revenu insignifiant. Une journée de travail bien remplie a pour un résultat insignifiant. Ces braves femmes ont un revenu journalier minime.

« Nous c’est ici que nous vivons, nous sommes là tous les jours, du matin au soir, nous creusons, trions, et obtenons ces quantités de gravier que vous voyez. Toute une journée de travail on peut obtenir jusqu’à cinq (5) brouettes, et la brouette nous la revendons à 15000 GNF, donc ce minime ce que nous gagnons pour toute cette souffrance. En plus de cela ce n’est pas facile d’avoir des clients, » nous confie une de ces dames.

RD, une autre n’est pas de cet avis« Vous savez nous souffrons beaucoup dans ce travail. Mais les gens préfèrent achetez chez nous par brouette parce que c’est mieux que d’acheter des chargements. C’est vrai on ne gagne pas trop mais on se contente de ce que l’on a. »

samantan.mondoblog.org

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