Une vidéo qui a circulé sur les réseaux sociaux hier 28 Octobre, montrant une fille nue ne laisse pas les femmes guinéennes d’ici et d’ailleurs indifférentes. Cette vidéo concerne le viol d’une jeune fille par un artiste en herbe du nom de Tamsir Alias Petit Banlieuzart. Djeynabou Baldé présidente de l’ASBL Femmes Africaines, depuis la Belgique montre son indignation et appel à la justice.
« Face à cette situation, je voulais juste attirer votre attention en vous signifiant ceci : ce n’est pas en partageant cette vidéo que vous aidez cette fille, qui a été humiliée, rabaissée, maltraitée de la sorte, mais plutôt vous contribuez à son humiliation et à l’humiliation de toutes les femmes. En plus vous donnez du mérite à son agresseur. On ne lutte pas contre les violences faites aux femmes en partageant cette vidéo. Tous ensembles pour la lutte contre les violences faites aux femmes. Pensez y avant de partager des vidéos et autres. Wontanara » fait-elle savoir.
En parlant du viol dans tous ses aspects la présidente de l’ASBL Femmes Africaines dit ceci, « le viol est un crime. Il est défini par le code pénal comme tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. Tout acte de pénétration sexuelle est visé : buccale, vaginale, anale, par le sexe, par le doigt, par un objet. Je condamne fermement le viol de cette fille. Le viol est, aujourd’hui reconnue comme un véritable fléau social, des impacts sur tous les membres de la famille, que ce soit pour la victime que pour les proches qui en sont témoins. Il n’y a pas que les agressions physiques, aussi meurtrières soient-elles, il y aussi les violences psychologiques et verbales, les menaces et les intimidations, ainsi que les violences sexuelles. Ces différentes formes de violences peuvent graduellement s’intensifier dans le temps. Elles sont différentes des disputes. L’intention est une prise de pouvoir sur l’autre, peu importe ce qui déclenchera le conflit. Cette intention est dissimulée. Ce n’est pas une perte de contrôle au contraire. Ces stratégies de prise de pouvoir sont organisées, récurrentes, cycliques, s’inscrivent dans la durée, » nous apprend Mme Djeynabou Baldé.
Un cri de cœurs envers les autorités pour le droit des femmes « La première: la problématique des violences faites aux femmes mérite de rester une priorité en Guinée. Elle reste une question majeure de justice sociale et de santé. La deuxième: je propose une définition nationale des violences faites aux femmes commune à tous les niveaux. La troisième: c’est la tolérance zéro des services de police et des parquets à ne plus classer les plaintes sans suite comme auparavant, » appel Mme Djeynabou.
A savoir que nous avons essayé de parler à Mame la fille victime mais elle a préféré se taire en disant ceci, « ce n’est pas la peine de venir me voir, je suis très occupée en ce moment. Je ne peux rien vous dire, » dit-elle au telephone.
Aminata Pilimini