Réunies pendant près d’une semaine à Casablanca, 300 femmes journalistes venues de toute l’Afrique, ont fait des activités autour du thème « urgence climatique : les médias africains, acteurs du changement ». Du 04 au 10 mars 2020, des visites, des rencontres et des ateliers ont permis à ces journalistes d’avoir des notions sur le thème de la troisième édition du Forum des Femmes Journalistes d’Afrique « Les Panafricaines ».
Ainsi elles repartent dans leurs différents pays et médias avec l’intention de travailler sur le même thème entre 2020 et 2021. Avant de rentrer chez elles, nous avons voulu savoir ce que les femmes africaines pourraient apporter à la question climatique ? Lisez ici les réactions des un.es et des autres!
« Les femmes journalistes ont un rôle très crucial à jouer dans le cadre de cette lutte par-apport au réchauffement climatique, en ce sens que les femmes sont au centre de tout. Aujourd’hui nous avons été outillées en matière de l’urgence climatique, donc ce qui reste à faire c’est de lier l’utile à l’agréable en traitant des sujets liés au climat. » Fatoumata Sy Savané directrice générale de la radio Love FM de Guinée.
Samira Sitail journaliste marocaine, membre du comité permanent des Panafricaines, dans son discours de clôture affirme que, « nous devons réussir là où les politiques ont échoués. En tant que journalistes, nous affrontons les mêmes problèmes et difficultés. Nous partageons également la même énergie et le même désir de faire avancer l’Afrique. »
Directrice adjointe de la radio Hayba FM aux Comores, Tahamida Mze, estime que les femmes journalistes en particulier, « peuvent apporter beaucoup de choses, d’abord parce que ce sont les femmes qui sont le plus en contact avec la nature, de par leur responsabilité de mère et de la tradition africaine ». Ensuite, en parlant des autres femmes, elle confie que « les femmes sont aussi très impliquées dans les organisations de la société civile, leur parole porte au niveau de la société, et donc elles peuvent apporter beaucoup de choses aux changements d’habitudes pour préserver notre planète. »
Leonela Borges de la Télévision du Cap-Vert TCV, est sûre que les femmes journalistes peuvent apporter beaucoup de choses, « comme elles sont femmes, elles peuvent sensibiliser les autres femmes dans la société, parce que ce sont les femmes qui éduquent les enfants et donc la société. Quand on a des catastrophes naturelles, les familles souffrent et souvent ce sont les femmes qui souffrent le plus. En plus elles sont celles qui partent à la recherche de l’eau potable pour la famille, celles qui gèrent les déchets domestiques, quelque chose qui n’est pas facile en Afrique et malheureusement c’est un travail des femmes. Alors c’est bien d’avoir des émissions, de faire des reportages, des débats, qui s’adressent aux femmes à propos de tous ces sujets. »
Patricia, rédactrice en cheffe de Radio Canal FM à Lomé au Togo, s’accentue aussi sur les femmes du métier avant de parler des dirigeants africains. « C’est à nous les professionnelles des médias de sensibiliser à travers nos productions et attirer l’attention. Notre détermination à informer bien, vrai et juste, peut aider et tout cela va passer par la formation. Nous devons aussi rappeler aux différents responsables de nos pays, de respecter les engagements pris lors de ces différentes rencontres. »
« Les femmes sont les plus touchées par les changements climatiques et les communautés pauvres dans les campagnes, mais aussi dans les villes. Donc on ne peut pas rester insensibles à l’urgence climatique qui se profile, c’est une question qui est transversale, on est obligé de se saisir de ces questions même si on ne le veut pas ». Affirme Mame Diarra Diop journaliste à la radio des Nations Unies au Mali, qui elle aussi pense plutôt aux femmes journalistes.
Deux hommes ont répondu à la même question, ce sont les experts qui ont animés les ateliers du 06 mars.
M. Diouf Aziz président de Green Africa Journalits Network, se base sur la communication en parlant de ce que les femmes ‘’journalistes’’ pourraient apporter à la question climatique. « En tant que femmes journalistes, si nous prenons le cas de l’eau qui touche directement les femmes africaines, vous devez communiquer sur la rareté de cette ressource. Communiquer sur les meilleures méthodes, les meilleures actions à mettre en œuvre pour préserver cette ressource, peut directement toucher l’opinion publique en général et les femmes africaines en particulier.»
« L’Afrique a besoin d’aide, elle a besoin d’une solidarité active interafricaine, mais aussi mondiale. Vous femmes journalistes avez un rôle important à jouer dans l’éveil des consciences, dans la mobilisation des acteurs, mais également faire connaitre les bonnes initiatives, les bonnes pratiques qui sont chez nous », conclut M. Mohamed Benyahia secrétaire général du département de l’environnement auprès du ministère de l’énergie, des mines et du développement durable du Maroc.
Aminata Diallo