Analyse: le conditionnement social des filles ou le refus de l’évolution des femmes

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La société a tendance à réduire la femme à sa plus petite expression et à l’enfermer dans un idéal de vie conformément aux règles sexistes qui la régissent.

La société conditionne les filles aux rôles de genre dès leur plus jeune âge, leur dictant ainsi plus ou moins directement leur façon de penser, d’agir, de se comporter et d’interagir avec la société elle-même.

La famille est l’entité qui joue le plus grand rôle dans le conditionnement social des filles, car c’est elle qui leur apprend les mœurs sociales du milieu dans lequel elles vivent.

Petites, elles s’éveillent au monde avec des jouets étiquetés féminins ( poupées, barbie, ustensiles de cuisine etc), conçus pour leur apprendre subtilement que l’éducation des enfants et la cuisine sera leur lot.

La société apprend aux filles à  être passive, à subir, à se soumettre, à faire parler leur sens socialement conditionné du devoir ( Chimamanda Adichie ), mais pas à revendiquer leurs droits. Il faut encore qu’elles soient conscientes de ces droits. Nous apprenons aux filles à aspirer au mariage, à attendre de leurs maris non pas qu’ils les respectent, mais qu’ils les  »  traitent bien « .

La société apprend aux filles à se sentir inférieures aux hommes, à prioriser les désirs de ceux-ci par rapport aux leurs.
Nous inculquons aux filles à ne pas rêver grand, si bien qu’elles finissent par s’autocensurer quand leurs aspirations transcendent le conditionnement dont elles sont victimes.

Dans certaines régions du monde, pour contrôler leurs corps et leur sexualité, elles sont excisées, infibulées.

La société apprend aux filles à mener des activités  » propre  » à leur sexe, à rejeter les idées qui ne collent pas à l’éducation basée sur le genre qu’elles ont reçu, ce qui perpétue les stéréotypes et rend difficile pour les filles d’avoir un rôle différent et d’être quelqu’un d’autre qui ne soit pas lié à ce que lui prédestinait son sexe.

Nous leur apprenons à obéir aux rôles de genre même quand ils contrarient leurs véritables besoins, leur bien-être (Chimamanda Adichie).

Quand elles décident de s’affranchir de ce carcan, nous usons de la tradition pour les rappeler à l’ordre, l’argument le plus utilisé étant qu’il y’a une hiérarchie naturelle ( Histoire, Réligion, règne animal, force physique )  qui attribue à l’homme une supériorité sur les femmes.

Il est donc temps d’abandonner cette éducation et ses normes sociales en déphasage avec la réalité. Il est temps de se pencher vers une  éducation différente pour nos filles afin de créer un monde juste et égalitaire.

Il est temps de penser à édifier un monde où nos filles ne seront pas cloisonnées dans un idéal de vie réducteur et sexiste. Un monde où nos filles ne seront pas jugées sur leurs capacités domestiques mais plutôt sur leurs capacités intellectuelles. Il est temps d’ériger un monde où nos filles pourront devenir ce qu’elles souhaitent, d’imaginer un monde où elles seront libres, autonomes. Un monde où elles auront les mêmes chances que les hommes, un monde sans discrimination où elles pourront vivre, voyager, travailler, rêver, s’épanouir.

Sambassa Sylla

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