Petite histoire du Hip Hop guinéen au féminin

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La gent féminine a été longtemps marginalisée dans le paysage musical urbain de la Guinée Conakry. Elle s’est fait remarquer ces derniers temps à travers la naissance des nouveaux talents, dont Keyla-K, Rima Gazeta, Ashley et d’autres. A l’avènement du Hip Hop en Guinée, il était rare de voir les jeunes filles dans ce paysage musical urbain prédominé par les hommes .Elles étaient représentées par une minorité, mais aussi minimisées et traitées de tous les noms d’oiseaux dans la société.

Rappeuses guinéennes
Rappeuses guinéennes

Pour parler d’elles à l’avènement du Hip Hop en Guinée, on pouvait citer, Loulouta de Leg Def, la première fille à poser dans un album Hip Hop, le groupe Negro Spirituel qui s’était fait découvrir dans la compil « Rap Koulet », Idéal Black Girls, le premier groupe féminin guinéen qui a fait sortir son album sur le marché de disque national, sans oublier Feue Mariam Sanoh, feue Mamcess du groupe Noir Sacré, et Black Feeling.

Parlant de la deuxième génération de la musique urbaine version féminine, quelques unes avaient pris le micro pour s’exprimer au nom de la couche féminine, dont Anny Cassy, Sister Lessa, le groupe New Girl Messie (NGM). Elles se battent et continuent l’aventure musicale en disant aux hommes, qu’elles sont toujours présentes dans le milieu et elles ne sont pas prêtes à libérer la scène, malgré l’arrivée des benjamines.

Sister Lessa
Sister Lessa

Quant à la nouvelle génération, elles ne sont pas nombreuses, celles connues par le grand public, mais ces filles sont venues pour renforcer le rang des ainées et, aussi faire renaitre la musique Hip Hop de ses cendres. Parmi elles, figurent Rima Gazeta, appelée par ses fans, Dance Hall Queen. Cette demoiselle avait commencé par la danse hip hop, avant de transiter dans la musique dance hall. Aujourd’hui, elle brille par son talent dans les concerts, et ses différents singles qu’elle livre au public mélomane. De son côté, Kadiatou Conté, communément appelée Keyla-K, âgée d’une vingtaine d’année et diplômée en communication. Musicalement parlant, elle ravage tout sur son passage à travers son « rap game » propre à elle seule.

Ces derniers temps, Keyla-K fait parler d’elle sur la toile et aujourd’hui, elle est considérée par bon nombre d’amoureux de la musique rap comme la meilleure rappeuse du pays, elle l’avait confirmé lors de son concert pour la présentation de sa mix-tape «Keyla-K Come back », samedi 30 janvier dernier. Cette nouvelle voix du rap féminin de la Guinée Conakry promet d’ouvrir le verrou qui retient prisonnier le rap du 224.

Ashley
Ashley

Keyla-K n’est pas la seule benjamine sollicitée par le public mélomane, car une autre voix féminine vient à peine de sortir sa tête de l’eau. Aicha Bah AKA Ashley, âgée de 18 ans, élève à Wetland académie, en classe de 12ème, la dernière née du paysage musical guinéen. Cette benjamine des artistes de la musique urbaine guinéenne, Ashley fait du rap et de l’urban pod (pod tiré du mot poular podha), avec des flow chantés en anglais, soussou, poular…

Depuis ses deux dernières prestations scéniques, au concert Bye Bye Ebola, le 29 décembre 2015 et celui de Black M, le 13 février dernier, le public mélomane ne cesse de la comparer à sa grande sœur, Kekla-K qui fait aussi la fierté de la musique rouge, jaune, vert de Guinée. La question est de savoir, d’où viendra la relève de la musique urbaine féminine entre la deuxième et la dernière génération ?

A suivre…

Abou Bakr

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