Saifoulaye Sadio Bah est le petit frère de 2 jumelles, il a 16 ans et vivait jusque là avec son oncle maternel et la femme de ce dernier, à Cosa. Élève en huitième année et ferrailleur, il a été touché par deux balles ce mardi 21 Novembre, à côté des rails de Fria, en partant vers africof. Une balle au pied et une autre entre les épaules.
D’après sa tante qui vit avec lui depuis qu’il a 4 ans, il partait chez une autre de ses tantes, pour se réfugier, car « il y a eu trop de gaz ici, » dit elle, regard fixé au sol.
Mme Oumou dit être informée par un ami de son neveu, qui est venu en courant pour informer mais aussi pour échapper les forces de l’ordre qui les pourchassaient. » il m’a appelé deux fois en disant tantie ils ont tiré sur votre fils en bas là-bas, il est décédé. J’ai tout arrêté et je me suis rendue au lieu indiqué en courant dans tous les sens. Il était couché sur le ventre, je suis tombée sur son corps, il ne respirait pas. J’ai crié qu’on a tué mon enfant. Quand les forces de l’ordre m’ont trouvé sur lui et que je disais que c’est mon fils, ils m’ont laissé et sont partis. Alors il a été amené à la mosquée Ndioubayrou, près de chez nous ici« .
Avant de quitter dans le but d’échapper aux échauffourées, Saifoulaye était parti chez ses voisins pour leur dire de ne pas fermer leur cour, au cas où il n’aurait pas la route, témoignent celle à qui il l’avait dit et sa tante Oumou.
D’après sa tante, « Il n’était pas parti pour jeter les cailloux, car quand je l’ai vu il était propre. Il n’est pas habitué à faire ça« .
À en croire aux gens du quartier, Saifoulaye était un jeune calme et sérieux.
Deux de ses soeurs étaient présentes, mais n’ont pas pu témoigner, sa maman biologique vit au fouta.
Son corps a été amené à la morgue d’ignace deen, en attendant de fixer le jour de l’enterrement.
À rappeler que depuis hier lundi, beaucoup de quartiers de Conakry sont secoués par des manifestations d’élèves qui n’ont pas d’enseignants dans leur classe.
Pilimini