La revue britannique The Lancet a publié ce vendredi 31 juillet des « résultats encourageants et prometteurs » sur les tests du vaccin contre le virus Ebola, a annoncé Margaret Chan, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Ces résultats, s’ils se confirment, vont « changer la gestion de la crise Ebola », a-t-elle ajouté.
L’essai clinique pour tester l’efficacité du vaccin VSV-EBOV contre le virus Ebola, est actuellement en cours en Guinée. Ce sont les résultats préliminaires des analyses de données provisoires qui sont publiés par The Lancet.
Si le vaccin semble pour l’instant être efficace à 100 % chez tous les sujets vaccinés, il faudra disposer de données plus concluantes pour savoir si le vaccin peut conférer une « immunité collective » à des populations entières. L’autorité nationale de réglementation des produits médicaux et le Comité national d’éthique de la Guinée, ont approuvé à cette fin la poursuite de l’essai.
« La méthode de “vaccination en ceinture” adoptée pour l’essai est basée sur la stratégie d’éradication de la variole », a précisé John-Arne Røttingen, directeur de la division de la lutte contre les maladies infectieuses à l’Institut norvégien de santé publique et président du groupe de pilotage de l’étude.
« Notre hypothèse de travail est qu’en vaccinant toutes les personnes qui ont été en contact avec un sujet infecté, on crée une ceinture de protection qui permet d’enrayer la propagation du virus. Cette stratégie nous a permis de suivre la dispersion de l’épidémie en Guinée, et sera un moyen de prolonger cette intervention de santé publique dans le cadre de l’essai clinique. »
Depuis le lancement de l’essai le 23 mars 2015, plus de 4 000 personnes proches d’une centaine de patients atteints de la maladie à virus Ebola ont volontairement participé à l’étude en Guinée. D’après les premiers résultats publiés, le produit offre une protection complète contre la fièvre hémorragique dix jours encore après son administration.
« En parallèle à la vaccination en ceinture, nous menons aussi un essai du même vaccin sur les intervenants en première ligne », soit tous ceux qui ont travaillé pour s’occuper des personnes malades, a expliqué Bertrand Draguez, directeur médical à Médecins sans Frontières (MSF).
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest, la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale, en 1976, était partie en décembre 2013 du sud de la Guinée. Elle a fait plus de 11 200 morts pour quelque 27 700 cas recensés, selon l’OMS. Plus de 99 % des victimes se trouvaient en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, où la maladie a désorganisé les systèmes de santé, ravagé les économies et fait fuir les investisseurs.
Source (lemonde.fr)