S’il y a un phénomène qui est récurrent chez les guinéens, c’est bien sûr la violence conjugale. Des femmes sont battues partout par leurs maris qui sont guinéens comme elles. Les unes en meurent, les autres brisent le silence en quittant leurs bourreaux mais il y a la plus grande partie, qui préfère faire avec.
Pas plus tard qu’hier dimanche dans la commune de Matoto à Conakry, une jeune fille en début de grossesse a été battue par son mari, qui a été aussitôt enfermé par ses propres sœurs à lui.
« Ma belle sœur était venue chez moi hier, depuis le matin, pour que je l’amène voir une sage femme car elle est enceinte. On a passé la journée ensemble. Elle rentre vers le soir et quelques heures après on m’appelle pour me dire que mon petit frère l’a battue, » explique Mme Bah.
Pour se rassurer, Mme Bah n’a pas attendue jusqu’au lendemain, « immédiatement je suis partie les voir. J’ai trouvé qu’il a frappé sa femme jusqu’à fendre sa bouche, nous avons amené la fille à l’hôpital et mes sœurs et moi avions conduit mon frère à la gendarmerie pour qu’il passe la nuit là-bas, afin qu’il réalise que ce qu’il a fait est inacceptable. Je ne peux pas cautionner que mon frère bat sa femme, qu’il l’a violente si je sais que ça ne peut pas marcher sur moi. Je n’ai donc pas attendue que sa femme ou la famille de celle-ci réagisse, moi je vais m’en charger et s’il le répète je vais l’amener directement à la sûreté, » confirme-t-elle tout en étant sur ses nerfs.
Si dans certaines familles ce sont les belles sœurs qui violentent les épouses de leurs frères, ou qui servent de complices à ces derniers pour faire souffrir leurs femmes, cette autre famille nous a prouvé le contraire.
A rappeler que tout récemment, trois hommes guinéens ont tué leur femme qu’ils violentaient physiquement, l’une d’elle était même enceinte et son mari est dans les mains de la police à Conakry. Les deux autres aussi sont dans les mains de la police en Europe.
Aminata Diallo