Depuis que le chef de l’Etat a sonné l’alerte, la semaine dernière, sur une menace terroriste qui plane en Afrique et en Guinée de façon particulière, le port du voile intégral reste le sujet au centre des débats. Pour enlever le doute et faire taire les rumeurs, le chef de l’Etat, en conclave avec la couche juvénile samedi dernier à l’université Général Lansana Conté de Sonfonia, a levé l’équivoque.
« Je n’ai pas interdit le port du voile intégral. Je veux que les guinéens prennent conscience du danger que ça représente et ce que ça peut représenter demain », a clarifié Alpha Condé qui explique qu’aujourd’hui, tous les pays sont menacés par des islamistes.
« Le port du voile intégral pose un problème. Quand une femme a seulement son visage masqué, ça va. Mais quelqu’un qui a son voile jusqu’aux pieds, premièrement, on ne sait pas si c’est un homme ou une femme. Deuxièmement, il peut avoir une arme, un Kalachnikov et venir tirer sur les gens. J’ai dit qu’il faut qu’on réfléchisse à la question », a-t-il expliqué.
Alpha Condé reconnait qu’il est un Président dans un Etat laïque. « Je considère toutes les religions. Je n’ai pas à choisir entre les religions. Mais, je dois assurer la sécurité de la Guinée. J’ai dit que le port du voile intégral pose problème ».
Au lieu de laisser les islamistes s’installer en Guinée et mettre en cause la sécurité nationale, M. Condé souhaite qu’un débat national soit organisé pour « discuter et voir réellement s’il faut qu’on accepte le port du voile intégral. Si je veux interdire, je prends un décret. Mais c’est un domaine sensible. C’est la religion et il faut un débat. »
S’il y a eu Boko Haram au Nigéria, s’il y a eu le djihadisme au Mali, souligne Alpha Condé, ce qu’ils ont eu le temps de s’installer. Aujourd’hui, le Tchad et le Cameroun l’ont interdit parce qu’ils ont vu les conséquences. « J’ai demandé de réfléchir pour qu’on trouve ensemble une solution parce que je ne veux pas de guerre de religions », a fait savoir le locataire de Sékoutouréyah.
Source (zoneafrique.net)