Qui est cette femme journaliste que Trump redoute le plus ?

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En marge de sa conférence à Genève, l’ancienne directrice du journal américain New York Times Jill Abramson estime, au micro de la RTS, que les femmes journalistes vivent actuellement leur période dorée.

Maggie Habermann
Maggie Habermann

« Ma carrière est une histoire de succès pour les femmes. Pendant 11 ans, j’ai occupé des postes au sommet du New York Times, qui est probablement le journal le plus important au monde« , dixit Jill Abramson selon rts.ch/info.

Arrivée à la rédaction du quotidien new-yorkais en 1997 comme journaliste, elle en devient la rédactrice en cheffe, puis directrice en 2011. Jill Abramson devient ainsi la première femme à occuper ce poste dans ce journal fondé en 1851. Cette fonction lui vaut d’être désignée cinquième femme la plus puissante au monde par le magazine Forbes.

En 2014, elle est démise de ses fonctions par le propriétaire Arthur Ochs Sulzberger qui justifie sa décision par une incompatibilité d’humeur. D’autres évoquent des revendications salariales jugées trop hostiles.

Elle dit reconnaître ses erreurs, évoquant toutefois des décennies de combat pour se faire entendre dans des rédactions dominées par les hommes. « Lorsqu’elles sont au pouvoir, les femmes sont vues et jugées différemment d’un homme. On décortique le moindre détail de (leur) allure. Des qualités que l’on considérerait comme celles d’un bon leader chez un homme sont vues comme de l’arrivisme, un excès d’ambition ou de l’effronterie chez une femme. »

Après son licenciement, Jill Abramson est retournée au journalisme d’investigation et a commencé à enseigner à Harvard, à Boston. Elle a également commenté les dernières élections présidentielles américaines pour le journal britannique Guardian. « En 2016, la plupart des journalistes qui couvraient la campagne étaient des femmes. Aujourd’hui, le reporter accrédité à la Maison Blanche que Donald Trump redoute le plus est une femme: Maggie Habermann, du New York Times.« 

La période actuelle est propice pour les femmes journalistes, estime Jill Abramson. « C’est une période dorée. Surtout pour les femmes journalistes de terrain, moins pour celles qui occupent des postes à responsabilité. Or, pour être pleinement représentées, les femmes doivent êtres éditrices ou rédactrices en chef. Elles doivent détenir le pouvoir. »

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