16 jours d’activisme: le viol, comment dénoncer, réclamer justice et obtenir cette justice?

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« Mettons fin aux violences faites aux femmes dès aujourd’hui », est le thème des 16 jours d’activisme en 2021. Global Media Campaign to End MGF et ses partenaires, en collaboration avec actu-elles.info s’inscrivent dans la dynamique de mettre fin à toutes sortes de violences faites aux femmes. Pour ce, une avocate et une féministe ont répondu aux questions de notre reporter sur les cas de viol qui gangrènent la Guinée. 


Djeynabou Diallo est la présidente de l’ONG Mon Enfant Ma Vie, elle a tout récemment suivi le dossier de M’mah Sylla qui a été victime d’un double viol, suivi d’interventions chirurgicales clandestines et décédée par la suite en Tunisie après une autre intervention chirurgicale. Sa mort est venue à la veille des 16 jours d’activisme et ceci n’a pas arrêté les viols en Guinée, car seulement cette semaine entre le 27 novembre au 1er décembre 2021, près de 5 viols ont été enregistrés en Guinée. Deux à Labé où une fillette de 3 ans a succombé après un viol collectif, un autre viol collectif à Kankan, un à Dinguiraye et un autre à N’Zérékoré. 

Pour donc mettre fin à ce crime en Guinée, Djeynabou Diallo estime que, « la victime doit déjà lorsqu’elle est victime de viol, aller vers un commissariat le plus proche ou de préférence vers l’OPROGEM (office de protection du genre et des mœurs), qui est un peu partout en Guinée dans les communes, ou encore la Brigade de Protection des Personnes Vulnérables qui est à la Bellevue à Conakry. Après y avoir porté plainte, ceux ci feront une demande au niveau de la medicine légale pour que le médecin puisse constater le viol et  le confirmer. » Dit-elle.

Maître Houleymatou Bah est avocate, elle suit souvent des dossiers de violences faites aux femmes notamment le viol. L’avocate rejoint Djeynabou dans les procédures à suivre pour dénoncer un viol et réclamer justice. « Le viol peut être dénoncé par tous les moyens. C’est à dire la victime, ses parents ou ses proches peuvent alerter les autorités. Soit aller dans une gendarmerie spécialisée dans les infractions liées aux mineures et à la femme ou encore à l’OPROGEM de sa localité. Elle a aussi le droit de saisir la justice ou se faire représenter par un avocat. » Affirme Houleymatou Bah.

Pour réclamer justice, selon la féministe, la victime doit « tenir bon. Généralement ce n’est pas un petit combat, ni rapide ni facile. Parce qu’elle va être amenée à être exposée à plusieurs fois pour raconter son histoire. Elle peut être exposée à des calomnies parfois. Donc il faut qu’elle tienne bon pour réclamer justice. On culpabilise le plus souvent les victimes chez nous. C’est vrai que dans un pays normal même si la victime se décourage le procureur a l’obligation de poursuivre le dossier, mais ici généralement quand la victime désiste, le dossier est clos. Donc pour réclamer justice, il faut d’abord prendre un avocat, qui va vous assister sur toute la procédure. Si la victime a besoin de soutien morale, elle a la possibilité de contacter des ONGs de défense des droits de la femme, qui suivront le dossier jusqu’au bout. » Dixit Djeynabou Diallo.

A en croire l’avocate, le viol comme le dit l’article 268 du code pénal, c’est tout acte de pénétration sexuelle de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte ou surprise. Selon elle, le viol est puni de la reclusion criminelle de 5 à 10 ans. Il est également puni de la reclusion criminelle de 10 à 20 ans lorsqu’il a entraîné la mutilation ou l’infirmité permanente, ou encore lorsqu’il a été commis sur une mineure. Le viol est puni de la reclusion criminelle à perpétuité lorsqu’il a entraîné la mort de la victime.

Aminata Diallo

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