Excision en Guinée pendant les vacances: que font les ONGs, les Associations… ?

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La pratique de l’excision est interdite par la loi guinéenne depuis plus de 20 ans et passible d’une peine allant jusqu’à cinq ans de prison, avec des amendes à l’appui. Néanmoins, elle a la peau dure dans les traditions, elle se fait surtout pendant les vacances, de Conakry à Yomou !

ExcisionLe Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, comme plusieurs autres ONGs et Associations ou encore des structures et activistes, tentent de briser le tabou pour freiner la pratique de l’excision dans leur pays.

Oumou Hawa Diallo, étudiante en L2 Sciences du Langage, également activiste féministe, membre du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, parle ici de leurs actions sur le sujet des MGF pendant ces vacances. “Pour le moment ce n’est pas encore fait, mais nous comptons faire des actions qui iront dans le cadre de l’abandon de l’excision en Guinée. Pour cela, nous comptons faire des séances de sensibilisation dans les marchés, salons de coiffure, ateliers de couture et des portes à portes pour expliquer aux filles, aux parents et autres, les conséquences néfastes liées à cette pratique.” Dit-elle.

Elle rajoute ceci, “nous au club on n’attend pas les vacances pour agir, on le fait même en dehors des vacances parce que c’est une manière pour nous de prévenir. Et même au mois de février dernier on avait fait une campagne de sensibilisation, dans les 5 communes de la capitale sur l’excision.” Rappelle Oumou Hawa Diallo. 

Kadiata Diallo est la presidente fondatrice de l’Union des Jeunes Filles Leaders de Guinée, une autre ONG engagée dans la même lutte. Elle confirme que les vacances sont propices à la pratique de l’excision en Guinée. “Pendant ces vacances qui est d’ailleurs un moment favorable pour ce fléau, nous avons décidé de mener des séries de campagne de sensibilisation, qui sont organisées de façon intergénérationnel. Nous tentons de rappeler l’impact négatif et les consequences que cela peut engendrer sur notre vie.” 

À la question de savoir si son ONG a déjà enregistré des cas d’excision pendant ces vacances, elle répond par l’affirmatif. “Oui, mais on essaye de résoudre de manière tranquille. Parce que quand nous parlons de l’excision, nous parlons de toute une société, de toute une communauté et l’ensemble des coutumes. Donc ce n’est pas facile de retirer cela à nos mamans.” Regrette Kadiata Diallo.

A noter qu’en Guinée, près de 97% des femmes ont subi cette mutilation génitale qui est l’excision. Le pays est à la deuxième place dans le monde après la Somalie, avec un taux de prévalence de 96%.

Idiatou bella Diallo

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