Le « Code civil » de Timbi Tounni est-il normal dans un État de droit?

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La Guinée a un code civil, la sous-préfecture de Timbi Tounni relevant de l’Etat Guinéen, en a le sien. Avec 60 articles, un document parlant spécialement du mariage, signé et cacheté par le sous-préfet, le maire et un secrétaire général fait le tour de l’internet depuis le début de cette semaine. Est ce normal dans un pays démocratique ? 

L’avocate Houleymatou Bah  répond. «Normalement dans un pays de droit, il y a un code pour tout le monde. Chaque localité ne peut pas se permettre de mettre en place certains codes. Les lois sont pour tous les citoyens vivants sur ce territoire, donc les autres citoyens n’ont pas le droit de légiférer, surtout que ce droit est spécialement réservé à un nombre de personnes pour le faire.» Dit-elle.

À la question de savoir si un citoyen peut revendiquer contre cette décision de Timbi Tounni, maître Houleymatou Bah affirme que « si c’est un acte pris par une autorité administrative, la personne qui se sentira lésé pourra éventuellement aller devant les juridictions compétentes pour engager des recours. Mais si ce sont des actes pris par les citoyens, c’est à l’Etat de sévir. Ce droit est réservé à un nombre de personnes qui peuvent légiférer dans ce sens. »

Pour ne pas que cette attitude des responsables de Timbi Tounni perdure et devienne une épidémie, l’avocate estime que les autorités Guinéennes doivent réagir. « Toutes les entités de la République doivent réagir normalement face à cette situation de Timbi. Sinon elle risque de perdurer, parce que si les autres communautés voient que le cas de Timbi prospère, elles peuvent se le permettre aussi. Alors que nous sommes dans un État de droit, les règles sont édictées pour être appliquées à tous les citoyens, et tout le monde est obligé de s’y plier. Le cas de Timbi ne doit pas être laissé pour compte, pour ne pas que ça soit une épidémie dans le pays.» Estime-t-elle.

Est ce que les autorités guinéennes, notamment le ministère de l’action sociale, celui des droits des femmes ou encore l’assemblée nationale vont donc réagir? Affaire à suivre!

Amina Jallow 

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