C’est suite à la publication d’un article sur le viol d’une fille de trois ans en Guinée, la semaine dernière, que des étudiant-es guinéen-nes en France ont créé une plate-forme à travers le mouvement Balance Ton Violeur Guinée. Un mouvement qui a pour objectif, d’amener les victimes à dénoncer leur violeur, mais aussi de leur soutenir juridiquement et psychologiquement.
Fatoumata Kouyaté coordinatrice du mouvement explique ici les objectifs de leur plate-forme, « nous sommes dans un pays de droit et l’appareil judiciaire est pour nous un appareil qui est inerte et qui se tait sur les crimes qui se passent ou qui, on a l’impression ne fait pas du viol une priorité. Donc voilà pourquoi la plate-forme a été créé. Le contexte a été bien défini, nous sommes une plate-forme d’écoute, de conseil, de redirection par apport aux actions juridiques, psychologiques et par apport à des conseils de sexologues pour que les victimes retrouvent leur dignité et leur entièreté psychologique, physique et de droit. »
Elle affirme que ce mouvement sera pérenne et travaillera en étroite collaboration avec l’Etat. « On ne va pas arrêter dans trois mois, ou dans un an. Même dans les pays de droit ce type d’infraction est encore commis sur les personnes. Donc ce n’est pas en Guinée que ça va s’arrêter du jour au lendemain. Ce qui est sûre, c’est que nous, nous sommes dans la pertinence et dans la constance. Toute personne qui a envie d’utiliser un hashtag parce qu’elle a envie de libérer la parole nous trouvera. Au fur et à mesure, nous allons être une plate-forme de relais d’informations à l’autorité publique, à l’Etat, à l’exécutif et au judiciaire. Pourquoi pas de propositions de réforme de certaines lois qui concernent justement ces questions de violences faites sur les femmes, violences faites sur l’homme? Nous espérons que dans les mois à venir, les gens se sentiront en sécurité et nous contacteront de manière totalement à découvert ou anonymement, pour que nous relayons leur histoire et surtout que nous leur proposions des choses qui puissent les aider.» Confie Fatoumata Kouyaté.
Lucien Blémou est l’initiateur de ce mouvement, pour lui, le viol en Guinée en fait de trop. « Il faut qu’on agisse maintenant. Le problème qui est là peut concerner n’importe qui et tout le monde, » dit-il.
À noter que cette plate-forme est diversifiée et ouverte à toutes et tous.
Aminata Pilimini Diallo