Tremblement de terre à Cosa : des femmes témoignent leur peur !

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C’est aux environs de 20 heures dans la soirée du dimanche 12 mai 2024, que les populations de Cosa (Bantounka 1 et Camp Carrefour), ont été secouées par un tremblement de terre. Ce lundi matin, tous les débats tournent autour de cette expérience inhabituelle, dans le secteur Alhadji Ndjoubaïrou. 

Les un.es accusent la pléthore de forages dans le quartier, les autrEs estiment que c’est dû aux travaux au niveau d’une ruelle où des machines creusent depuis plus d’une semaine. Beaucoup disent que ce tremblement est provoqué par l’explosion d’un poteau électrique. Quelque part certain.es affirment que c’est la colère de Dieu ou encore la mort proche d’un chef. 

Un fait inédit pour plusieurs générations de cette localité de Conakry, la peur reste donc installée chez tout le monde même après le choc.

 “Ça fait peur de savoir que ces genres de choses peuvent se passer chez nous. Je n’ai pas pu fermer l’œil car je me disais que ça peut revenir à tout moment. J’étais assise dans ma boutique, d’un seul coup j’ai senti le mouvement et j’ai fuis en croyant que c’est ma boutique qui veut s’effondrer. C’est quand j’ai entendu mes voisins crier, que j’ai compris qu’il y a un problème. Nous avons eu très peur et jusque là moi j’ai peur.” Dixit Fitaba. 

L’une de ses voisines qui habite dans un immeuble de cinq étages confie qu’elle a cru que leur immeuble allait “tomber sur nous. J’ai senti la maison bouger, j’ai vu des objets bouger, j’ai cru que le monde allait s’arrêter.” Affirme Mme Diallo. 

Hadja Fatoumata, sa mère Hadja Djeynaba et sa belle sœur Ciré, témoignent qu’elles ont senti leur maison s’effondrer sur elles. “J’ai sursauté sur ma chaise d’un seul coup comme si on m’avait pris et reposer sur la chaise. Nous avons fuis pour aller je ne sais où.” Disent elles l’une après l’autre. 

Hadja Djeynaba qui a plus de 80 ans, se rappelle que la dernière fois qu’il y a eu un tremblement de terre c’est “au temps de Sékou Touré, à l’approche de sa mort. Mais ça ce n’était pas qu’à Cosa, c’était presque tout le pays.” Dit elle.

Hadja Hawa elle, pointe du doigt la pléthore de forages dans le quartier, quand l’une des voisines la rectifie en affirmant que leur secteur a moins de forages que les autres secteurs de Cosa (Bantounka 1 et 2), qui n’ont pourtant pas senti le tremblement. 

Binta elle, pense qu’il y a trop de pêchés dans le pays, et donc c’est “Dieu qui est fâché contre nous. Changeons et demandons lui pardon.” 

M. Bah croit que c’est la mort d’un chef qui approche car la dernière fois qu’il se rappelle, c’était un peu avant la mort de Sekou Touré.

Mme Diaka est sûre que c’est un poteau éclectique qui a causé ce tremblement qui n’a duré que quelques secondes. Mais des femmes qui habitent où le poteau électrique est implanté pensent que ce n’est pas ce poteau qui a causé ce tremblement car “le poteau a pris feu la nuit du dimanche mais a explosé que ce matin du lundi à 11h. Donc il ne peut pas causer un tel tremblement jusqu’à Camp Carrefour.” Rassurent elles.

Mohamed voudrait que les réflexions se tournent vers la ruelle où ça creuse depuis des semaines. “Il se peut que ça soit les secousses des machines qui creusent notre ruelle ici. Je ne dis pas que c’est ça, mais on peut revoir cet aspect aussi.” Propose-t-il.

Aucun dégât matériel n’a été constaté jusque là. Qu’est ce qui serait donc à la base de cette secousse à Cosa ? Est ce que les autorités vont s’intéresser à cet incident qui aurait touché Koloma il y a quelques jours et une partie de Bambeto hier dimanche, selon plusieurs témoignages? 

Aminata Pilimini Diallo

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