Défenseure des droits des filles aujourd’hui, Foulematou a vécu une enfance dure

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Les grossesses précoces sont un fléau en Afrique subsaharienne où des centaines d’adolescentes sont privées d’éducation. La Guinée est l’un des pays les plus touchés par ce problème. Une jeune maman de 20 ans  raconte son histoire et son combat pour la scolarisation des filles, à francetvinfo.fr.

Foulematou Camara

Foulematou n’a pas encore 16 ans lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte de son petit ami. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive après cette « toute première » liaison. La sexualité est un sujet tabou en Guinée et personne ne lui avait jamais rien expliqué. Sa mère est morte alors qu’elle avait 11 ans et à l’école, l’éducation sexuelle n’est pas au programme. En plus de sa surprise, l’adolescente est abandonnée par sa famille et son entourage.

« Quand tu tombes enceinte, on te rejette, on ne te parle plus, parce qu’on dit que tu as déshonoré ta famille« , dixit Foulematou.

Rejetée par son père, Foulematou passe une semaine dans la rue avant d’être recueillie par la famille d’une camarade de classe. Elle décide alors de poursuivre ses études, même enceinte. « L’école a été ma porte de sortie. Je voulais réussir pour offrir une vie meilleure à mon enfant. »

Dénigrée par les professeurs et les élèves, elle travaille dur et décroche haut la main le brevet, puis le bac, et décide alors de devenir un exemple pour les autres filles.

« Quand j’ai eu mon bac, mon père qui ne me parlait plus depuis deux ans, m’a appelée pour me dire : ‘Ma fille, je suis fier de toi!’ « , raconte Foulematou à franceinfo.

A 18 ans, Foulematou s’engage pour le droit des filles à l’éducation. Soutenue par l’organisation Plan International, elle cofonde le Club des jeunes filles leaders de Guinée et multiplie les campagnes pour parler de mariages précoces, de grossesses non désirées et de tous les sujets que l’on n’aborde presque pas. « Je leur raconte mon histoire et je leur dit que si moi j’ai réussi à m’en sortir, toutes les filles le peuvent« , souligne la jeune militante qui a participé fin novembre à une table ronde à Paris, à l’occasion du 29e anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant.

Mère d’un garçon de 5 ans, Foulematou suit aujourd’hui une formation en relations internationales et rêve d’une carrière diplomatique.

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