Hayatte Abdou est cofondatrice de National Magazine Comores, elle est née à Grande Comores où elle vit toujours. Elle a fait ses études entre son pays et la république de Madagascar.
Hayatte Abdou a fait le primaire à l’école Primaire Publique de Chouani, dans son village natal jusqu’au CE2. Elle a fait son CM1, jusqu’à la seconde à Mtsachiwa une école privée du même village. C’est à l’école privée Le Gymnase que Hayatte a obtenu son Bac.
Ayant une ambition d’enseigner la littérature, après son obtention du baccalauréat, Hayatte s’est inscrite en lettres modernes françaises à l’université des Comores. Elle a décroché sa licence et a enchaîné avec trois mois de stage en journalisme à l’Office de la radio et de la télévision nationale.
Cependant, elle a quitté son pays pour suivre un master en littérature comparée de l’Océan indien au département d’études françaises et francophones, de l’université de Ankatso à Madagascar-Tananarive. C’est en 2016, que Hayatte Abdou est rentrée chez elle, avec une envie de réaliser son rêve. Mais « la dure réalité » l’a rattrapée, puisqu’impossible d’intégrer une école pour enseigner. Aux Comores, « faire des études n’est pas suffisant. Il faut être bien née ou avoir le bras long, » nous confie-t-elle.
Néanmoins, elle décroche un poste à la Fédération comorienne des consommateurs en tant qu’assistance de son président Said Mohamed Abdallah Mchangama. Elle deviendra chargée de communication de ladite fédération, avant de quitter un an après, pour faire partie de la première équipe du premier magazine féminin aux Comores, Femmes des îles. C’est en travaillant au sein de cette publication, que Hayatte a véritablement découvert le métier de journaliste, le besoin d’informer, l’impact que ce métier pouvait avoir pour faire bouger les consciences.
Et c’est parti pour être journaliste, un métier qu’elle n’avait jamais pensé exercer même si elle avait fait un stage dans ce domaine, juste après sa licence. Elle apprend donc auprès de plusieurs professionnels de médias, tels que Kamal Saindou, un ancien correspondant de RFI, Aboubacar Mchangama, correspondant de l’AFP et directeur de publication de L’Archipel ainsi que Ahmed Ali Amir, ancien directeur d’Al-Watwan et ancien correspondant de Reuters.
Pour mieux être ce qu’elle doit être, cette journaliste qui part d’enquêtes profondes, aux reportages poignants, s’inscrit en 2018-2019, en licence de journalisme communication multimédias de l’université des Comores. Puis en 2020, elle suit une formation de journalisme web organisée par Action Média francophone et le Conseil National de la Presse et de l’Audiovisuel (CNPA), une formation faite par Laurent Bigot et Christelle Bourdeau. Elle enchaîné avec une formation de Management des Rédactions avec Jean Kouchner.
Avant de songer à étudier le métier, en 2018 déjà, Hayatte a fait un temps au quotidien Masiwa, où elle n’a pas duré, faute salaire satisfaisant. Alors, le ras-le-bol aidant, elle décidé de monter son projet. Hayatte et deux de ses partenaires, créent donc la publication National Magazine Comores. Une publication 100 % numérique, qui se donne pour ambition de couvrir l’information des Comores différemment. Leur magazine vient d’être lancé, en pleine crise de la pandémie du coronavirus dans le monde.
Pour cette jeune journaliste, « en tant que journaliste et femme, on se doit, plus que quiconque, d’être la voix des sans voix. Défendre ces personnes qui nous font confiance et nous livrent leurs histoires. Ce n’est pas facile. Mais personne n’a jamais dit que ça le serait. Je suis convaincue que nous avons le pouvoir de faire changer les choses. Et même si ce n’est qu’à une toute petite échelle, nous devons nous battre pour cela. »
A travers ses articles et le fait qu’elle soit si jeune mais représente déjà son pays à des rencontres internationales dans le cadre du journalisme, Hayatte Abdou est une référence !
Aminata Diallo