Migration irrégulière : des femmes journalistes et activistes armées pour combattre ce fléau

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En début de semaine, l’ONG Femme Développement et Droits Humains F2DH, en collaboration avec l’OIM, ont formé pendant deux jours des femmes journalistes et activistes sur la migration irrégulière. Du 8 au 9 juillet à Conakry, des jeunes femmes de la capitale et de l’intérieur, se sont côtoyées pour parler de migration, particulièrement celle irrégulière qui touche de plus en plus les femmes guinéennes.

formation de F2DH et OIM

Pendant la formation, les jeunes participantes ont été très impliquées dans les échanges et les tâches, elles y sont sorties très engagées.

 Aminata Diallo est présidente des Jeunes Filles Leaders de Labé, elle est venue uniquement pour cette formation, comme la plupart des ses consœurs activistes. Elle promet de restituer ce qu’elle a appris et à coté des VBG, elle fera son mieux contre  la migration irrégulière.  « Déjà c’est un plaisir d’être là parce que la migration clandestine touche maintenant la majorité de la population guinéenne, que ça soit femmes, jeunes filles et garçons. Donc quand je me retourne à Labé je vais essayer de restituer ce que j’ai appris, organiser des sensibilisations pour alerter les gens sur les conséquences de ce fléau, parce que certains se lancent sans savoir ce qui les attend. Ça va changer beaucoup de choses  dans ce que je fais parce qu’avant je ne parlais que de mariage précoce, excision et autres violences basées sur le genre, mais aujourd’hui si je rentre je vais parler sur la migration irrégulière.»

Journaliste à Sabary FM Kindia et activiste de la société civile en même temps, Touré Maciré aussi a appris beaucoup de choses. « J’ai appris à connaitre c’est quoi la migration irrégulière, j’ai appris aussi à ne pas les ( migrants NDLR) détester, comme d’habitude quand ils reviennent ils sont rejetés. Là j‘apprend que s’ils reviennent il vaut mieux les approcher pour une réintégration sociale. Je vais aller aussi donner le message  à cette population et à ces jeunes qui veulent se déplacer pour faire cette migration irrégulière, leur dire qu’en Guinée on peut réussir, » a-t-elle promis.

Cette rencontre de femmes journalistes et activistes de la société civile, qui est initiée par F2DH et OIM, vient d’un constat. Moussa Yero Bah qui est la présidente de ladite OGN explique ici le pourquoi.

« L’idée nous est venue juste avant le mois de mars passé. Le plus souvent chez nous, autour du mois de mars, de la fête des femmes le 08 mars, on fait beaucoup plus de chants et danses alors que les femmes vivent des réalités vraiment qui n’honorent pas leur vie. Les femmes  vivent des souffrances, elles traversent des difficultés. On s’est dit qu’on a traité trop les questions des violences faites aux femmes depuis la création de l’ONG en 2015. Ce n’est pas parce qu’on occulte ce combat mais on a vu un autre angle du combat, c’est à dire l’implication des femmes dans la migration clandestine. On s’est dit qu’on pourrait surtout impliquer les femmes journalistes et les activistes pour qu’elles puissent travailler en symbiose, pour pouvoir donner plus d’informations à nos concitoyens

L’OIM représentée à la formation par son chargé de projet OMEGA, M. Mouhamed Doumbouya, affirme que leur institution et F2DH ont renforcé leur partenariat le 8 mars dernier, autour d’une table ronde. Ils ont donc répondu à l’ONG F2DH qui a exprimé « un besoin de formation des journalistes et activistes. Nous avons vu des partenaires très motivés qui ont beaucoup des choses à partager. »

Moussa Yero Bah et Mohamed Doumbouya

Une initiative qui ne s’arrêtera pas à cette formation, les organisateurs entendent continuer le combat en faisant d’autres activités. Avec les focus groupes, Mme Sow Moussa Yero Bah, confie ceci « on pourrait réunir des leaders d’opinions pour parler de cette réalité, recueillir le sentiment des gens pour pouvoir éventuellement poser des solutions à l’avenir. On compte organiser un concours entre les femmes qui ont participé à cette formation. C’est un travail de longue haleine qui a commencé parce qu’il faudrait que nous jouions notre partition, que nous ne laissons pas nos sœurs aller se faire violer dans le désert ou mourir dans la méditerrané, alors que nous pouvons leur donner des bonnes informations, leur dire qu’il y a des opportunités de rester en Guinée, de faire sa vie ici et de réussir dans notre pays. »

Est-ce qu’après plusieurs formations de journalistes par l’OIM et cette autre formation qui implique les activistes, la migration irrégulière sera vaincue en Guinée ?

Aminata Diallo

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