Le 17 décembre 1999, par sa résolution 54-134, l’Assemblée générale des Nations unies proclamait le 25 novembre Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. La date avait été choisie en Colombie, en 1981, par des militant-e-s des droits des femmes en hommage aux trois sœurs Mirabal, combattantes contre la dictature de Rafael Trujillo en République dominicaine, brutalement assassinées le 25 novembre 1960. Pour lutter contre ces violences faites sur les femmes, des hommes guinéens proposent la sensibilisation, l’application des textes de lois et la protection.
Pour ce jeune député à l’assemblée nationale guinéenne, M. Habib Baldé, la première des choses c’est de continuer à faire la sensibilisation au près des hommes, « les faire comprendre que leur épouse n’est pas leur esclave. Elle n‘est qu’une partenaire avec laquelle on peut partager beaucoup de choses. Donc on n‘a pas besoin de violence pour se faire respecter ou se faire comprendre. Je pense qu’il est très important de communiquer et faire comprendre cette notion aux hommes, » a-t-il proposé.
La deuxième des choses d’après monsieur le député, « c’est par apport aux sanctions qui peuvent intervenir quand il y a des violences faites aux femmes. Je pense que l’Etat doit prendre sa responsabilité pour faire application des textes de lois. Donc il faut que nos sociétés puissent évoluer en ce sens, il faut que l’homme comprenne que la femme n‘est pas un objet, qu’elle est un être humain comme lui. Donc qui a des droits et des devoirs. Le droit pour la femme c’est d’être protégée et les textes de lois en la matière protègent ».
Alors, « il y a une nécessité de renforcer cette protection à l’égard des femmes. Que les hommes comprennent que s’ils font des violences aux femmes qu’ils peuvent être poursuivit et condamnés pour cela, quelle qu’en soit la raison évoquée pour amener ces violences. Que les femmes prennent conscience qu’il y a l’Etat qui est là pour les protéger, si elles se sentent privées de leurs droits elles peuvent faire recours à la justice afin que réparation soit faite, » nous apprend M. Habib Baldé.
Avec une exclamation ce député dixit que, « la peau d’une femme n‘est pas un tamtam d’un homme qu’on peut taper pour faire des bruits, non ! » Pour lui, la femme représente tout, c’est l’humanité donc, il faut qu’on protège cette humanité. Quand la femme est violetée c’est l’humanité qui risque d’être extenuée, poursuit-il. De rajouter, il plaide à ce que ces notions soient appliquées pour que les violences faites aux femmes puissent s’arrêter en Afrique plus particulièrement en Guinée.
Impunité et accès à la justice
Maitre Bamba Emmanuel président de la Ligue Guinéenne des droits de l’Homme (LIGUIDHO), nous parle des textes de lois afin de protéger les femmes des violences qu’elles vivent au quotidien. « Les auteurs des violences ne doivent pas rester impunis, parce qu’il y a une législation qui protège l’homme de manière générale et la femme en particulier. Le viol, les coups et blessures sont punis dans le code pénal. Le parquet doit s’impliquer pour provoquer la saisine d’office, il ne faut pas attendre la plainte de la victime. Il faut appliquer les textes de lois pour protéger les droits des femmes victimes de violences de toutes sortes, » a-t-il dit.
Encourager les femmes à accéder à la justice, faire en sorte qu’elles soient accompagnées d’avocats qui vont être payés par l’Etat, sont là des propositions de Maitre Bamba. « Parce que souvent c’est à cause des frais de procédures que ces femmes refusent d’aller en justice aussi, à part les pesanteurs d’ordre sociaux-culturels. Donc il faut rendre gratuit ces procédures de justice pour les femmes victimes de violences, » affirme-t-il.
Monsieur Barry, commerçant de profession, demande au gouvernement d’améliorer les conditions de vie des femmes guinéennes, mais aussi les défendre contre les violences sexuelles et conjugales.
Une campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes initiée par le Secrétaire Général des Nations Unies a été lancée. Elle démarre ce 25 novembre avec la Journée Internationale de Lutte contre les Violences Faites aux Femmes et se termine le 10 décembre avec la Journée Internationale des Droits de l’Homme.
Aminata Pilimini Diallo