Une association propose à une soixantaine de prostituées du pays une formation en droit pour devenir conciliatrices de justice.Ces cours représentent une chance pour ces femmes de se sortir de la prostitution.
D’ici un an plusieurs prostituées du Nicaragua pourront devenir conciliatrices grâce à une formation donnée tous les deux mois par quelques avocats de la Cour Suprême et mise en place par l’Association des femmes travailleuses sexuelles « Girasoles » (tournesols). Comme 4 300 autres personnes dans le pays, elles pourront contribuer à régler à l’amiable, les problèmes mineurs de leurs villages.
Si la profession n’est pas rémunérée, elle permettra à ces femmes d’apprendre les bases du droit pour mieux se défendre, mais aussi pouvoir aider les autres. Habituées à vivre en milieu hostile et à se débrouiller pour survivre, ces femmes ont des compétences utiles pour régler certains contentieux dans un des pays les plus dangereux d’Amérique Latine.
L’entrée dans le monde du droit représente pour elles une vraie chance de gagner en confiance, mais aussi de s’intégrer et se socialiser. Un élément d’autant plus important pour ces femmes qui n’utilisent la prostitution finalement que pour s’en sortir. Ces femmes sont souvent dans des situations très précaires, sans couverture médicale, harcelées et agressées par leurs clients ou des délinquants dans la rue, discriminées par la police. Pour s’en sortir et donner à manger à ses enfants, Concepcion Jarquin, dit Cony, une prostituée de 46 ans, raconte avoir dû coucher avec « des paysans, des employés de bureau, des étudiants, des bergers, des prêtres, des hommes politiques… »
Au Nicaragua, la prostitution est très présente. On dénombre près de 14 000 prostituées pour six millions d’habitants. À titre de comparaison, la Belgique, pour le double d’habitants en compte autant.
Source (Le VIF.be)