Crise politique en Guinée : Les jours de manifestations ne jouent pas en faveur des femmes du marché de Madina

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Les manifestations de l’opposition pour dénoncer les décisions de la CENI sur la tenue des élections présidentielles avant les communales, reprennent dans la capitale Conakry. Ceci après une semaine de repos, la crise se sent un peu partout dans la capitale, avec le manque d’embouteillages et la fermeture de beaucoup de marchés. Dans le plus grand centre d’échange du pays, à Madina le constat est amer.

CAM03174Une policière qui a préféré garder l’anonymat est assise sur le trottoir en causant avec sa collègue. « Comme vous constatez, il n’y a rien ici aujourd’hui comme d’ailleurs tous les jours de manifestations de l’opposition. Vous nous voyez assises un lundi sans que les voitures nous embêtent avec des embouteillages, c’est parce que ça ne va pas de l’autre coté de la ville. Si non nous serions là avec nos sifflets et nos gestes de stop et départ » a-t-elle confié.

Mlle Soumah vendeuse de carnets, écouteurs aux oreilles, à défaut de vendre se maquille. « Aujourd’hui il n’y a pas assez de mouvement à madina, donc il n’y a pas de clients. Mais je suis là simplement pour chercher la dépense du jour, car avec une famille qui doit se nourrir je ne peux pas rester à la maison. Tout ce que j’ai à dire aux politiciens c’est d’avoir pitié de nous qui sommes pauvres. La crise ne connais ni peul, ni malinké donc ce n’est pas bon pour la population. Regardez comment le grand marché est vide tu peux même jouer au foot, » constate Soumah.

Maciré vendeuses de savons sort ce lundi avec un petit espoir d’avoir la clientèle « Même s’il y a une marche nous ne pouvons pas rester à la maison car c’est quand nous vendons, nous mangeons. Aujourd’hui les grandes boutiques et grands magasins sont fermés, mais nous nous sommes là en espérant qu’on aura un petit peu. Toutes les vendeuses et clients qui sont vers la banlieue ne peuvent pas venir au marché aujourd’hui comme tous les autres jours de crises, c’est un handicap pour nous qui sommes là. Nous demandons à l’Etat de nous venir en aide en cultivant la paix au moins pour nous les femmes qui cherchons à satisfaire les besoins de nos enfants » dixit elle.

Aminata Pilimini Diallo

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