Un atelier de formation de journalistes a démarré ce mercredi 1er Novembre 2017 à Kankan. Objectif, outiller un groupe d’hommes et de femmes des médias en techniques de traitement d’informations, avec sensibilité aux conflits ou journalisme de paix. Cette initiative est de Search For Common Ground (SFCG).
Ils sont au total trente journalistes concernés par ce projet de formation. Tous venus des préfectures de la région de Kankan. Durant trois jours, ces participants vont bénéficier des notions qui traitent des questions liées aux conflits communautaires et électoraux. Le thème retenu est : « Journalisme sensible aux conflits« .
D’après le formateur, Sosthène Nsimba, les journalistes participants à cet atelier, pourront mieux contribuer à prévenir d’éventuels conflits violents dans la région. La formation est organisée dans le cadre du projet « Alertes précoces et réponses rapides » qui fait en anglais « Early Warning, Early Responds« , » EWER » en sigle.
Ce projet est financé par le bureau de stabilisation des conflits (CSO) du Département d’État américain. Afin de mieux traiter les conflits dans les différentes communautés ciblés, ce projet avait mis en place des plateformes dites d’alertes précoces et de réponses rapides à Conakry, Guéckédou, Labé, Nzérékoré, Beyla, Lola, Mandiana, Kouroussa, Siguiri et Kankan. En plus de ces plateformes ou comités, des observateurs, travaillant séparément desdits comités font un travail d’alerteurs.
Ces alertes de signes précurseurs de violence sont ensuite analysées par SFCG, ses partenaires d’exécution pour ensuite être renvoyées aux comités après vérification, afin d’agir avant même que ces signes n’aboutissent à des conflits violents. Ces observateurs installés sur le terrain et qui alertent en cas de menace de paix, ou de signes précurseurs de violence ont été à leur tour formés pour bien identifier ces signes et bien les rapporter par SMS à travers un système mis en place par SFCG.
Et ces derniers temps, ces alertes ont indiqué des germes que la violence se pointe à l’horizon: « La plupart des alertes venant de nos observateurs sur le terrain qui annoncent des conflits probables, vient des préfectures de la région de Kankan« , justifie le chef du projet EWER Bambo Diaby. « Donc, former des journalistes sur la manière d’aborder des sujets sensibles est nécessaire dans la prévention des conflits« , rassure le formateur. Pour lui, le journaliste doit jouer le rôle de journaliste de paix, ou mieux de constructeur de paix.
Sosthène NSIMBA va jusqu’à le qualifier d’influenceur face à des millions d’auditeurs ou lecteurs qui lui font confiance. Alors il doit faire preuve de neutralité dans le traitement des informations. Selon lui toujours, il est clair que les journalistes sont garant de la paix comme d’autres acteurs engagés dans un conflit.
Quant à Aminata Tounkara, coordinatrice médias de Search For Common Ground, elle estime qu’aujourd’hui des sujets liés à la politique sont devenus un défi à relever pour les journalistes. Chacun aimerait l’aborder mais généralement l’étique et la déontologie en souffrent.
Durant ces trois jours d’échanges, le formateur veut aller en profondeur avec ces journalistes de la région de Kankan sur comment intervenir dans une situation de conflit et comment traiter l’information, sans que cette dernière ne contribue à alimenter les tensions. Sosthène Nsimba rappelera également les notions de bases du journalisme professionnel, lors de cette rencontre avec ces hommes des médias guinéens. A travers ce programme, Il entend faire des échanges de façon participative, parcourir ce que doit être un journaliste constructeur de paix. Il est prévu aussi d’analyser quelques unes des productions de certains journalistes présents à la formation.
Mamadou Yacine DIALLO et Mohamed DIAWARA