Affaire Aminata Conté: des activistes et militant.es féministes s’adressent cette fois aux institutions nationales et internationales

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Après plus de 30 jours en détention, Aminata Conté est toujours en prison sur le cas Charles Wright. Des actions ont été menées par plusieurs activistes et féministes de Guinée, mais l’affaire reste toujours compliquée. Après avoir adressé une lettre à la Ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, le 25 mars et sans issu, ce collectif se tourne vers les institutions nationales et internationales ce 16 avril 2024. Lisez !

“À l’attention de :

Madame la Directrice Nationale des Droits de l’Homme en République de Guinée.

Objet : Demande de soutien pour la mise en liberté de la journaliste Aminata Conté.

Madame la Directrice Nationale des Droits de l’Homme, nous, activistes et militantes réunies en collectif, vous adressons le présent courrier, pour lancer une alerte de premier ordre, et solliciter votre soutien.

En effet, le 08 mars dernier, pendant que le monde entier était en train de célébrer la journée internationale des droits des femmes, nous avons constaté avec effroi, que la journaliste Aminata Conté a été déférée au Parquet du Tribunal de Première Instance de Kaloum, pour des faits : 

• D’atteinte à la dignité humaine par le biais d’un système informatique

• D’interruption volontaire de grossesse ainsi que, 

• Des charges de complicité.

Pour rappel Madame Aminata Conté entretenait des relations avec l’ancien Garde des sceaux, Charles Wright et cette relation a entraîné une grossesse qu’elle a interrompu avec l’assentiment de ce dernier. C’est à la suite de la publication d’images et d’audio à caractère sexuel impliquant directement l’ancien ministre qu’une procédure a été mise en branle pour laver l’honneur de Mr Wright.

08 mars 2024  16 avril 2024, plus de 30 jours qu’Aminata Conté est incarcérée, victime d’abus de pouvoir manifeste.

Aminata n’est pas la seule impliquée dans ladite production des données jugées « indigne » Mr Charles Wright, magistrat ex Garde des sceaux, à ce jour, n’a pas été inquiété par la justice, et serait hors du pays.

Elle a subi des pressions et menaces de tiers et l’avortement a été financé expressément par l’ancien Garde des sceaux, afin qu’elle n’ait d’autre choix que de s’exécuter. Aminata Conté est victime d’abus de pouvoir de la personne qui a expressément imposé cette IVG et sert de bouc émissaire pour laver l’honneur de ce dernier.

Or, la loi exige que tous les impliqués bénéficient d’un même traitement si poursuite il y a, pour situer les responsabilités.

Notre actuel code de procédure pénale octroie le droit à l’inculpé de faire appel de l’ordonnance de placement en détention provisoire. Une déclaration d’appel a été introduite le même jour de l’inculpation, ainsi qu’une requête saisissant le président de la chambre de contrôle de l’instruction. Les dispositions légales en la matière confèrent un délai de 48 heures au procureur Général près la Cour d’appel de Conakry pour la mise en état du dossier devant la chambre de contrôle de l’instruction pour se prononcer sur l’appel contre l’ordonnance de placement en détention provisoire.

Nous, collectif dénonçons la violation des délais procéduraux en matière d’appel contre une ordonnance de placement en détention.

Depuis près d’un mois le Procureur Général avec l’aide du Président de la Chambre de Contrôle de l’Instruction font du dilatoire pour refuser à Dame Conté la possibilité d’examiner l’appel contre l’ordonnance de placement en détention provisoire. 

Le parquet général instrumentalisé, visiblement est téléguidé par les puissances de la solidarité de corps nocives aux fondamentaux de l’État de droit dans notre pays.

Madame la Directrice Nationale des Droits de l’Homme, l’arrestation a été ordonnée le 8 mars, journée internationale des droits des femmes avec une note de mépris et de disgrâce pour les combats si nombreux menés en faveur de l’émancipation et du respect de l’intégrité physique et morale des femmes. 

Madame la Directrice Nationale des Droits de l’Homme, sur la base des disposition de l’article 10 de la déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 : Toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial , qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle; le collectif constitué pour la défense constate que les acteurs qui doivent statuer sur la situation de Madame Aminata Conté démontrent leur partialité à tout point de vue.

Madame la Directrice Nationale des Droits de l’Homme dans l’intérêt de toutes les filles et femmes de Guinée nous venons solliciter votre aide afin de dire non, et prendre position pour le respect de l’application des procédures judiciaires pour les femmes et surtout pour le respect strict de l’intégrité des femmes et des filles.

Les femmes sont des citoyennes à part entière qui bénéficient comme tout citoyen de sexe masculin de la république, du respect strict de la présomption d’innocence tant qu’aucun procès ne les ait désignées coupables. Le fait d’être femme ne dispense en aucun cas d’une procédure claire et sérieuse pour bénéficier du droit.

Aminata Conté est victime d’abus de pouvoir, harcèlement,violences physique et psychologique.

Madame la Directrice Nationale des Droits de l’Homme, notre devoir citoyen et notre responsabilité d’activistes et de militantes est de porter à votre attention les faits relevés et surtout de rappeler avec rigueur la nécessité de donner pouvoir et force à nos lois pour que plus jamais aucun individu ne se sente au-dessus de nos lois.

Avril 2024 pour le Collectif

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