Depuis des années, les ONGs et associations guinéennes s’impliquent fortement dans la lutte contre le mariage d’enfants à travers des enquêtes sur le terrain et des campagnes de sensibilisation à l’endroit de la population.
À ce sujet , Fatoumata Binta Diallo, activiste et militante pour les droits des Jeunes filles, explique le travail abattu concrètement en vue de freiner, voire même abolir cette pratique : « Depuis 7 ans, je milite pour l’éradication de toutes les formes de violences basées sur le genre et sur la défense des droits des jeunes filles à travers l’ONG Cercle des Jeunes filles Battantes et Libres de Guinée, avec d’autres organisations de la société civile, spécifiquement sur le cas du mariage des enfants. Notre ONG s’est impliquée fortement avec une lutte acharnée dans la lutte contre le mariage d’enfants qui est un problème de grande ampleur. Mais c’est surtout un volet assez spécifique qui relève d’une privation des droits de la petite fille, l’empêchant ainsi de s’épanouir et l’exposant à d’énormes difficultés tant sur le plan éducatif que sanitaire. »
Plus loin , elle précise la portée et les moyens mis en place pour la lutte : « En terme d’actions menées sur le terrain, nous avons pour un premier temps, organisé des campagnes de sensibilisation de masses, des causeries éducatives, des journées de proximité, du porte-à-porte dans plusieurs quartiers et en milieu rural. Nous avons également créé un espace d’échanges et élaboré des documents de plaidoyers. Par ailleurs, l’implication des leaders religieux et des autorités locales nous a permis d’annuler plusieurs cas de mariages d’enfants. Avec l’appui de l’OPROGEM, nous sommes parvenues à gérer conjointement certains dossiers pour une meilleure procédure judiciaire. »
Fatoumata Binta Diallo insiste sur le fait que l’objectif n’est pas encore atteint et qu’il faut continuer : « C’est rassurant de voir l’implication des autorités compétentes et une nette amélioration au niveau de la compréhension des parents sur le danger de cette pratique m. Mais ce n’est pas gagné. Malgré les efforts fournis, le mariage d’enfants reste d’actualité, nous avons beaucoup à faire . Si chacun pouvait s’impliquer personnellement, les résultats seraient encore plus satisfaisants. » Affirme-t-elle.
Selon les données, en Guinée le taux de la prévalence du mariage d’enfants fait partie des taux les plus élevés en Afrique sub-saharienne. Ce qui montre l’urgence d’appliquer rigoureusement les textes de lois notamment celui de l’article 375 du code pénal, interdisant le mariage d’enfants et également renforcer la protection des droits des jeunes filles. Mais surtout en parler dans les médias et sur le réseaux sociaux, comme le fait l’ONG Amazones de la Presse Guinéenne en partenariat avec Girls First Fund, pour susciter le débat, sensibiliser et informer.
Kadiatou Bachir Diallo