En Guinée, une fille sur quatre est mariée précocement. Le fléau connaît une baisse insignifiante du taux de mariage d’enfants et ce, après tous les combats féministes engagés. Dans la lutte, des hommes HE FOR SHE sont également impliqués. Des masculins positifs prêts à se battre auprès des féministes. Parmi eux, Dura Ché Journaliste, Animateur radio et TV, au sein du groupe HADAFO Médias, mais également entrepreneur, se bat pour aider à sensibiliser, à dénoncer et à réduire les cas de mariage précoce.
Dans cette interview, il s’exprime sur ce sujet : « Pour moi, le mariage d’enfants est une atteinte grave aux droits fondamentaux de l’enfant. C’est une pratique qui brise des enfances, étouffe des rêves et compromet l’avenir, surtout celui des jeunes filles, mais aussi celui de certains jeunes garçons, il faut le souligner. Ils devraient plutôt être à l’école, apprendre, découvrir le monde, grandir à leur rythme… pas porter sur leurs épaules des responsabilités d’adultes. » Dit-il.
Il continue en ces termes: « On ne cueille pas un fruit avant qu’il ne mûrisse, alors pourquoi voler l’enfance avant qu’elle ne s’épanouisse ? Ils ont le droit de vivre leur adolescence pleinement, de rêver, de se construire, sans pression ni contrainte . Personnellement, j’ai été témoin indirect de plusieurs cas. Il n y’a même pas longtemps j’en ai vu, j’ai également vécu dans certaines localités que j’ai eu l’occasion de visiter. Ce qui m’a souvent frappé, c’est le profond regret exprimé par ces jeunes filles mariées trop tôt. Beaucoup disent n’avoir pas eu la chance de vivre leur adolescence comme leurs camarades; elles ont dû se consacrer à leur foyer, abandonner leurs études, leurs rêves. On lit dans leurs regards l’injustice, l’impuissance… et parfois une rage sourde, celle de vies volées. » Regrette-t-il.
À travers sa profession, il use de sa voix pour contribuer en sa manière. « C’est un sujet que j’ai évoqué à plusieurs reprises à travers les émissions. En tant qu’homme de média, j’ai une voix, une audience, une responsabilité. Je me considère comme le porte-voix de ceux qu’on n’écoute pas assez, qu’on aime appeler les vrais gens. Et à ce titre, je me dois d’utiliser mon micro pour faire passer les bons messages, dénoncer les injustice. Et à mon niveau essayer de faire bouger les choses. Je lance un appel aux parents surtout, aux communautés et aux décideurs, de protéger les enfants. Un enfant n’est ni prêt physiquement, ni prêt psychologiquement pour un mariage. À chaque mariage précoce qu’on autorise, c’est un avenir qu’on sacrifie, une liberté qu’on arrache, un rêve qu’on étouffe. » Affirme Dura Ché.
Le mariage précoce est une affaire de tous. Une fille mariée tôt, représente une vie gâchée et compromise. Si chacun se bat de son côté avec ses moyens de base, non seulement la communication passerait beaucoup plus vite et la sensibilisation toucherait les cibles.
Kadiatou Bachir Diallo