16 jours d’activisme: le harcèlement en milieu scolaire et professionnel. Et si les femmes mettaient fin à cette pratique?

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Pour marquer les 16 jours d’activisme dont le thème en 2021 est « Mettons fin aux violences faites aux femmes dès aujourd’hui », Global Media Campaign to End MGF a initié des actions. L’une des actions de cette plateforme est de sensibiliser sur les violences faites aux femmes, notamment le harcèlement en milieu scolaire et professionnel. Des féministes et avocates ont été impliquées pour en parler. 


Hassatou Lamarana Bah est membre des Amazones de la Presse Guinéenne, son collectif composé de journalistes-féministes, se bat pour les droits des femmes et la promotion de celles ci. Elle estime que le harcèlement est un acte « indigne, ignoble de la part de certains professeurs et enseignants ou de certains patrons d’entreprises. »

Maitre Houleymatou Bah elle, intervient en femme de droit en parlant de cette autre violence dont les femmes sont victimes. « Il y a le harcèlement sexuel qui est traité par l’article 277 du code pénal et le harcèlement morale qui est traité par l’article 278. On parle de harcèlement sexuel dans ce code comme étant le fait d’imposer à une personne de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle. Qui soit, porte atteinte à sa dignité en raison de leurs caractères dégradants ou humiliants. Soit crée en son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Est assimilé au harcèlement sexuel le fait même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle. Que celui ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tier. Le harcèlement morale c’est le fait de harceler autrui par des propos ou comportements répétés, ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte à ses droits et à sa dignité. » dit-elle avant de continuer sur les sanctions. 

« La répression en la matière dit que les faits mentionnés à l’article à l’aliéna 1 et 2, sont punis d’un emprisonnement de 3 mois à 1 an et d’une amende de 500.000 à 1.000.000 fg ou de l’une de ces deux peines seulement. L’emprisonnement peut varier aussi de deux ans et à une amende de 2.000.000 fg, lorsque les faits sont commis par une personne qui abuse de son autorité sur une mineure de moins de 18 ans. » Argumente maître Houleymatou Bah. 

Que faire en cas de harcèlement en milieu scolaire ou professionnel ?

Hassatou Lamarana conseille, « quand une femme ou une jeune fille est victime de harcèlement au travail ou à l’école, il faut oser dénoncer, c’est la meilleure des choses. Il faut dénoncer auprès des autorités scolaires, auprès des personnes qui pourront donner des sanctions. Il faut partager cela à son entourage surtout, il ne faudrait pas avoir peur et dire quand je dénonce je n’aurai pas gain de cause ou on ne me croira pas. » Dixit-elle.

L’avocate elle, reste toujours dans la posture du droit. « Pour dénoncer ces types de harcèlement, on peut aller devant les autorités scolaires si c’est dans ce milieu. Si elles ne vous rétablissent pas dans vos droits, vous pouvez aller devant les juridictions pour faire valoir vos droits. Vous pouvez porter plainte ou citer carrément la personne à comparaître. Si les conditions ne sont pas réunies, vous pouvez être accompagnée d’un avocat, il saura mettre les voix et moyens à votre disposition pour que vos droits soient respectés. » Suggère Maître Houleymatou Bah.

Cependant, la féministe invite toutes les filles et femmes, à se former, à avoir une compétence être sûre d’elles. « Ça peut les aider à dénoncer les actes de leur harceleur. » Affirme Hassatou Lamarana Bah. 

Si plusieurs formes de violences faites aux femmes existent en Guinée, le harcèlement sexuel ou moral, reste le plus fréquent. Huit femmes sur dix ont vécu un harcèlement soit à l’école, à l’université, au boulot, dans la rue ou sur les réseaux sociaux. 

Aminata Diallo 

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