Transition en Guinée: pourquoi pas une femme PM?

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Le 5 septembre 2021 la Guinée s’est réveillée sous des balles, ainsi le pouvoir de Alpha Condé est renversé par une junte militaire. Le Comité National du Rassemblement et du Développement CNRD, en sa tête colonel Mamady Doumbouya a, depuis ce jour, pris les rênes du pays. Ce qui change tout et appelle une formation d’un gouvernement de transition. 


Est ce que ce futur gouvernement sera composé que des membres des forces de sécurité ou un mélange avec les civiles? Dans les deux cas, les femmes auront elles leur place à commencer par le poste de premier/ère ministre? Si oui quelle femme le mérite? Parce qu’il faut reconnaître que la Guinée regorge de femmes cadres qui peuvent être à la hauteur. 

Notamment Makalé Traoré qui a été candidate à la présidentielle de 2020 en tant que présidente du parti PACT. Elle a aussi été ministre de la fonction publique et directrice de campagne de Alpha Condé en 2010. Elle est juriste et économiste de formation, Docteure en en droit. Makalé Traoré a enseigné à l’université de Montpellier puis dans plusieurs universités guinéennes sans percevoir un traitement salarial pendant 10 ans. Elle a été à la fois présidente du Réseau des Femmes Africaines Ministres et Parlementaires de Guinée et de la Coalition des Femmes et Filles de Guinée. 

Plus loin le pays a connu Aïcha Bah ancienne ministre de l’éducation. Elle a été responsable de la mise en œuvre de réformes majeures sur l’amélioration de l’éducation des jeunes filles. En 1992, elle  contribue à la création du Forum for African Women Educationalists (FAWE). En 2005, elle contribue à mettre en place l’Association pour le Renforcement de l’Enseignement Supérieur pour les Femmes en Afrique (ASHEWA) et est nommée conseillère spéciale du Directeur Général de l’UNESCO pour l’Afrique, un poste qu’elle occupe jusqu’en 2009. Elle siège au Comité de Liaison des ONGs en partenariat avec l’UNESCO. Elle est également membre du Comité pour le prix de la Bonne Gouvernance et du Leadership en Afrique de la Fondation Mo Ibrahima et  du Comité consultatif du président (President Advisory Panel) de la Banque islamiques développement (PAP/BID). Aïcha Bah a fait une formation supérieure scientifique, en  chimie à l’Université d’Etat de Pennsylvanie et obtient aussi un diplôme de troisième cycle en biochimie en Guinée, à l’Université Gamal Abdel Nasser.

Puis Hadja Mariama Bah ancienne ministre de la fonction publique au temps de Condé, elle a été ministre de l’Hôtellerie, du Tourisme et de l’Artisanat, et deux fois députée au temps de Conté et tout récemment à l’ère Condé. Elle est la présidente des femmes de l’Union pour le Progrès et le Renouveau UPR. 

Mariama Satina Sy, qui est la présidente du Groupe Mondial Tours, ancienne Ministre du Tourisme, de l’Hôtellerie et de l’Artisanat est aussi une femme capable de gérer la primature. Elle est Membre du Groupe de Réflexion et d’Influence des Femmes. Mariama Satina Sy est Secrétaire Générale du Groupe des Femmes d’Affaires de Guinée et Présidente de l’Association des Professionnels du Tourisme en Guinée. Elle est Présidente par intérim du REFAMP (Réseau des Femmes ministres et parlementaires) de Guinée Membre du GRIF, Groupe de Réflexion & d’Influence des Femmes.

Ensuite Hawa Dramé présidente de la fondation FITIMA en Guinée et au Burkina Faso. Elle est diplômée de l’université de Cocody en faculté des sciences, avec une licence en Biologie. Elle est titulaire d’une maîtrise en France (Biochimie moléculaire et en génétique). Hawa Dramé a participé à la mise en place de la Fédération Française des Associations de Patients (Alliance des Maladies Rares). Elle est Présidente du Réseau Ouest Africain de Prise en Charge des Myopathies (ROAMY).

Fatou Baldé présidente de la Coalition des Femmes Leaders de Guinée, créatrice de la marque du textile guinéenne FIRSI Guinée est l’une de ces femmes qui peuvent gérer ce pays. Elle a fait ses études à  l’Université de Paris 1 (Panthéon – Sorbonne) où elle finit en 1994 avec une Maitrise en Sciences Economiques. Elle a fait une série de stages en France et en Côte d’Ivoire notamment chez THOMSON CSF, BIAO-CI. En Guinée, c’est au compte du programme de sécurisation des recettes douanières avec la SGS (une firme Suisse) qu’elle fera ses premiers pas dans la vie active. Parallèlement, elle est vice présidente et membre du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne CNOGSC.

Il y a aussi Aïssata Beavogui, qui a commencé sa carrière aux États-Unis dans des cabinets spécialisés en audit gouvernemental, après avoir décroché un bachelor en comptabilité à l’université de Binghamton (État de New York). En 2014, elle a rejoint GAC en tant que directrice de la conformité, avant d’être propulsée à la place de numéro un après la nomination de Mamady Youla au poste de Premier ministre.

Sans oublier Malado Kaba qui est la première femme ministre de l’Économie et des Finances en République de Guinée. En août 2019 elle a été la présidente du Haut Conseil de l’autorité de régulation des secteurs de l’électricité et de l’eau potable en République de Guinée. Malado Kaba a étudié au lycée Honoré de Balzac à Paris où elle a obtenu son baccalauréat en 1989. Elle est diplômée de l’Université de Paris Nanterre avec un DESS en économie du développement obtenu en 1995 et une maîtrise en économie internationale obtenue en 1994. Elle est également titulaire d’un diplôme allemand de l’institut Goethe. Malado Kaba a entamé son parcours professionnel en 1995 comme stagiaire au ministère français de la Coopération. En octobre 1996, elle décide de rentrer en Guinée et travaille comme jeune conseillère au cabinet du ministre des Finances puis celui du ministre du Plan et de la coopération de 1996 à 1999 à Conakry.

Hadja Saran Daraba  qui a été en 1996 ministre des Affaires sociales et de la Promotion féminine et de l’enfance,  est la première femme guinéenne à oser se présenter pour diriger le pays. En 2010, lors des élections présidentielles en Guinée, elle est la seule femme en lice sur 24 candidats. Entre septembre 2011 et 2017, elle a été est la secrétaire générale de l’union du fleuve Mano. Elle peut donc être première ministre en Guinée si elle a eu confiance en elle pour être présidente de la république.

Ce n’est pas fini, la Guinée a aussi une Bintou Keita qui est la représentante spéciale et Cheffe de la Mission de l’organisation des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Après avoir intégré l’ONU en 1989, elle a été, entre 2015 et 2017, la représentante spéciale conjointe adjointe pour l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), dont le mandat a pris fin le 31 décembre 2020.

Tahirou Barry directrice de Conakry terminale, Maimouna Yombouno présidente de la Fondation Solidarité Féminine et tant d’autres, peuvent sûrement gérer le poste de première ministre en Guinée. 

Le CNRD qui a tout de même nommé une femme à la tête de Conakry en tant que gouverneure de la ville, pourrait bien approcher une de ces femmes pour être à la tête de leur gouvernement et pourquoi pas toutes celles ci dans un même gouvernement? L’avenir nous en dira plus!

Aminata Pilimini Diallo 

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