Du 25 novembre, journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, jusqu’au 10 décembre, journée des droits de la personne, est une période choisie depuis 1991, pour mener des actions pour la lutte contre les violences basées sur le genre. D’où “les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles”. Cette année le thème retenu est “investir pour prévenir les violences à l’égard des femmes.” Alors dans quoi investir ou sur qui investir ? Des féministes guinéennes et africaines répondent !
Kadija Bah, présidente de la Fondation Kadija Bah pour l’éducation des jeunes filles et femmes, pense que l’éducation à bas âge est la meilleure des choses. « Il faut investir beaucoup dans l’éducation. Moi je pense que tout est lié à l’éducation. C’est à dire, il faut commencer à éduquer la jeune fille et le jeune garçon dès l’enfance. Donc il faut éduquer dans les écoles, dans les familles et créer des opportunités pour éduquer et informer les gens. » Affirme-t-elle.
Queeneff, chanteuse mise aussi sur la formation, mais d’une autre manière. « Moi je pense que l’un des éléments sur lequel il faut investir pour lutter contre les violences faites aux femmes, c’est la formation des femmes. Il faut leur apprendre les différents types de violences. Comment elles peuvent se protéger par rapport à ça et comment il faut réagir au cas où elles subissent une quelconque forme de violences. Comment elles peuvent se protéger, où est-ce qu’elles doivent aller se plaindre. Et deuxièmement il faut investir dans le cadre de l’éducation de la société sur les différentes formes de violences qu’on peut faire subir à une femme. » Dit-elle.
Moussa Yero Bah, journaliste présidente de l’ONG F2DH, s’accentue sur la formation des actrices et acteurs de défense des droits des femmes et filles. “Il faut investir à tous les niveaux. D’abord investir dans la formation et l’information des acteurs qui interviennent dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Parce que pour lutter contre un phénomène, il faut le connaître et le comprendre. Ensuite il faut former et informer les OPJ. Il faut aussi investir dans la sensibilisation au sein des communautés.” Suggère-t-elle.
Et Oumou Hawa Diallo, membre du Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée, propose que l’investissement aille vers l’autonomisation des femmes. ”Il faut investir dans les projets de lutte contre les violences basées sur le genre, à travers les organisations qui évoluent dans ce cadre. Mais aussi investir dans le domaine de l’autonomisation financière des femmes à travers la scolarisation des filles , la formation des femmes et leur doter de matériels pour qu’elles puissent exercer un métier afin d’aller vers une indépendance financière. Il faut aussi intensifier les activités de sensibilisation dans les communautés, faire des causeries éducatives.”
Depuis le Burkina, Annick Laurence Koussoube, présidente du mouvement citoyen FEMIN-IN, estime qu’il faut “investir dans l’éducation pour promouvoir l’égalité des genres mais également renforcer les services de soutien aux victimes.”
Du côté d’Abidjan, Salimatou Baldé, fondatrice du Actuellesmag, oriente l’investissement pour la protection des filles et femmes, vers les féministes. “Je pense qu’il faut investir dans la sécurité et le bien-être des défenseuses des droits des femmes, notamment les féministes qui militent pour le respect des droits en santé sexuelle et reproductive. Parce que quand ces féministes vont se sentir en sécurité, protégées, elles peuvent mener toutes les luttes. On peut investir aussi dans la recherche, la formation, la mobilisation des ressources.” Confirme-t-elle.
Est ce que ces actrices de lutte contre les violences faites aux femmes et filles seront écoutées par les décideurs et bailleurs ? L’avenir nous en dira plus !
Aminata Diallo