Forum de la Jeune Fille Guinéenne: le CJFLG a réussi cette première édition!

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Pendant deux jours, sous le thème “jeunes filles, victimes et actrices du changement”, le Club des Jeunes Filles Leaders de Guinée CJFLG, a réussi le pari de la première édition du Forum de la Jeune Fille Guinéenne. Des jeunes filles et garçons, des partenaires, des invité-es et panélistes, ont participé à différentes activités les 05 et 06 février 2021 à Conakry. 


Créé en 2016, le CJFLG est une organisation non gouvernementale qui lutte contre les Violences Basées sur le Genre, notamment les violences sur les jeunes filles guinéennes. Elles ont depuis, sauvées une centaines de filles victimes de mariages précoce et forcé. Elles luttent contre l’excision et défend les victimes de viol et de violences de tout genre. Ces jeunes filles descendent sur le terrain pour sensibiliser, dénoncer et défendre. Alors pour lier l’utile à l’agréable, ce club organise pour la première fois le Forum de la Jeune Fille Guinéenne. L’objectif est de réunir toutes les actrices et tous les acteurs des VBG, pour parler du problème et trouver des solutions ensemble. 

Après donc deux jours de discussions via différents panels tels que: “l’engagement de l’Etat guinéen dans la lutte contre les violences faites aux filles et femmes”, “elles inspirent”, “numérique au cœur de l’émancipation des filles et femmes”, “Violences sexuelles et éducation sexuelle”, “quel rôle les médias ont ils à jouer dans la protection sociale en Guinée” “la culture et l’art au service des filles et femmes”. Puis des sketches et Slams, les participant-es y sont sorti-es avec des recommandations et des engagements sur la défense, la protection et la promotion de la couche féminine en Guinée.


Hadja Mariam Diallo est élève en terminale Sciences Sociales, elle y était pendant les deux jours. “C’est une première fois qu’on organise un forum de la jeune fille en Guinée, donc je me suis sentie à ma place. J’ai eu à suivre des panels qui m’ont vraiment inspirés, dont celui de “Elles inspirent” où il y avait des femmes activistes de la société civile, des ex ministres qui étaient là pour nous raconter leurs parcours.

Hadja Mariam Diallo s’engage donc à continuer le combat. Elle affirme que “nous ne comptons pas nous limiter ici, c’est juste un début, ça va aboutir bien que le chemin sera rempli d’embûches mais nous n’allons pas arrêter là.

C’était bien évidemment un forum de la jeune fille, mais rien n’a pas empêché les jeunes garçons d’y aller pendant les deux jours pour écouter, participer et y sortir engagés pour la cause féminine. Baldé Abdoulaye Bela élève en terminale et coordinateur du Club Raby et les Enfants est l’un parmi les garçons qui se sentaient aussi à leur place. Il affirme avoir retenu “pas mal de choses sur la jeune fille guinéenne et la place qu’elle occupe dans notre société, l’importance capitale qu’elle a pour notre développement. À travers les panels, beaucoup de personnalités m’ont inspirés, je pourrai dire que d’autres même m’ont ouvert la voie.” Dit-il.

De continuer, il rappelle qu’il défendait déjà les droits des femmes, mais “le forum aussi m’a encouragé de continuer le combat,” confie Baldé Abdoulaye Bela.


A l’issu des panels et discussions, des groupes de travail ont été formés incluants toutes les participantes et tous les participants, afin de trouver des recommandations. 

Hadja Idissa Bah présidente du CJFLG, depuis la France, a clôturé le forum avec une lecture des recommandations tout en remerciant les partenaires et les participant-es. Parmi les recommandations chacun a eu sa part:

Les médias devraient “jouer le rôle d’informer les filles et les garçons guinéens sur les droits des femmes et des filles, sur le consentement, sur les VBG et sur les procédures pour faire respecter leurs droits. Adapter leurs messages aux populations. Prendre l’initiative de faire des vraies enquêtes poussées et documentées sur les VBG, sans rester uniquement sur le sensationnalisme ou le relai des activités. »

Les organisations de la société civile eux doivent “travailler avec les acteurs et actrices sur place et notamment accompagner les services du gouvernement dans une position d’appui et de collaboration pour maximiser les effets des stratégies politiques et juridiques. Capitaliser sur les études et les données pour mieux connaître l’ampleur des VBG et pouvoir construire des solutions appropriées. Faire confiance aux femmes et aux filles guinéennes et les impliquer dans l’écriture des stratégies de réponse. »

Les professionnels de santé, de police, de la justice en lien avec les survivantes de VBG, mais aussi les professionnels de l’éducation eux, doivent “mieux faire connaître les droits existants et les procédures, avec notamment le numéro 116 pour dénoncer les violences, qui est un numéro gratuit. Développer un accueil et une prise en chargé adaptée aux survivantes. Développer l’éducation sexuelle complète pour donner la capacité aux jeunes toutes les informations et leur permettre de prendre des décisions éclairées. »

La justice aussi doit « mettre à jour sur la législation déjà existante sur les VBG et appliquer concrètement les lois existantes.»

Au  Ministère de la santé de « prendre en charge les victimes de Violences.»

Le gouvernement guinéen est celui qui fera « respecter la loi sur la parité pour retrouver les femmes aux grandes instances de prise de décision. » 

Au Ministère des droits des femmes de « s’impliquer conséquemment en écoutant et en accompagnant les organisations, tout en formant les chefs de services genre dans les ministères. »

Les Artistes ne sont pas excluts, elles et eux doivent « s’engager et sensibiliser sur les droits. Aller vers les jeunes qui peuvent etre touché-es par les VBG pour leur transmettre les informations. »

Aux concernées, les jeunes Filles « de croire en elles et de connaitre puis défendre leur droit. »


Dans ce discours de clôture, la présidente du CJFLG affirme que « les filles s’engagent à suivre de près toutes ces recommandations afin qu’elles soient mises en œuvre pour le bénéfice des droits des jeunes filles guinéennes. » 

Rendez-vous donc en 2023 pour la deuxième édition du Forum de la Jeune Fille Guinéenne.

Aminata Diallo

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